À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]

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Le brun me tire jusque sur la piste avant de me faire tourner sur moi-même avec une telle rapidité que je me retrouve dans ses bras. Il passe ses mains dans mon dos et m'attire davantage contre lui alors qu'il esquisse un sourire en coin.

- Si tu me fais encore tourner une seule fois sur moi-même, je te jure que je ne vais plus assumer tout l'alcool ingurgité.

- Vraiment ?

Une lueur passe dans ses yeux et je comprends ce qu'il s'apprête à faire.

- Ken, s'il-te-plaît.

Il est déjà trop tard et il me fait faire un énième tour sur moi-même qui me fait complètement perdre l'équilibre. Ken me rattrape sans aucune difficulté avant d'éclater de rire tandis que je le fusille du regard.

- Je voulais simplement déterminer ton degrés d'alcoolémie, dit-il en m'attirant à nouveau contre son torse.

Je passe volontiers mes bras autour de sa nuque, en réel difficulté d'équilibre alors que mes yeux se ferment malgré moi. La nuit que je viens de passer derrière les barreaux a été dévastatrice et la sieste précédemment effectuée n'était visiblement pas à la hauteur de mon besoin de sommeil intense. Néanmoins, malgré mon état d'ivresse, je sens le regard de Ken qui pèse sur moi mais je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux.

- Je ne vais pas te porter, Asa, je l'entends dire mais déjà sa voix paraît lointaine.

Ma respiration devient de plus en plus basse et profonde et bientôt je sens qu'on me soulève du sol et je devine que je suis désormais dans les bras de Ken. Ma tête vient naturellement s'appuyer contre son torse alors que je sens sa prise se refermer davantage sur moi tandis que je succombe à un profond sommeil.

Lorsque mes paupières s'ouvrent, je suis complètement déstabilisée. La soirée est anormalement floue e je ne suis plus certaine de rien. Je me redresse et apaise un peu mes craintes en reconnaissant la chambre de mon appartement et aucun homme à mes côtés. Néanmoins, la migraine incessante que je ressens m'indique très simplement que j'ai abusé des boissons alcoolisées. Je me traîne difficilement jusqu'à la cuisine et me serre un grand verre d'eau avant de prendre une aspirine. Une fois hydratée, je m'installe sur le canapé de la terrasse, appréciant la vue de Paris qui s'offre à moi. Le soleil est déjà haut dans le ciel, il doit être plus de midi et la ville des lumières est déjà bruyante. J'entends de nombreux klaxons même si je me trouve au cinquième étage et glisse une cigarette entre mes lèvres en essayant de me remémorer la soirée passée. Mon téléphone qui vibre me sort de mes pensées et je l'attrape avec nonchalance en constatant que j'ai un nouveau message.

« Tu m'es redevable ».

Je fronce les sourcils en lisant ces quelques mots et tire longuement sur le bâtonnet de nicotine avant de répondre.

« En quel honneur ? »

La réponse ne tarde pas.

« Je t'ai porté du septième arrondissement jusqu'à ton appartement qui se trouve dans le onzième et je t'ai allongé sur ton propre lit avant de te border ».

Ken. Les souvenirs remontent rapidement jusqu'à mon cerveau endommagé et je me souviens de notre danse et de mes paupières lourdes. Je mords dans ma lèvre avant de reposer le téléphone, m'insultant mentalement d'avoir encore été dans l'abus de champagne et de whisky et lâche un profond soupir. Je choisis finalement de rédiger une réponse après un certain temps de réflexion.