Chapitre 6

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J'entrais dans la salle, un homme d'une cinquantaine d'années m'attendait. Alors je mis en application les conseils de Bruno.

J'espérais que mon petit jeu de jeune fille sensible qui adorait les enfants avait marché. L'entretien ne durait pas plus de dix minutes, je sortis de la salle et me dirigea directement vers le gymnase de l'école, c'était bientôt l'heure du test physique.

Assise sur une chaise devant le gymnase, je me dandinais attendant depuis quelques minutes mon tour.

A un moment donnée, une femme m'appela et j'entrai dans la salle. Je regardai le jury par curiosité mais je m'arrêtai brusquement.

Eliad était en face de moi, il m'observait, lui aussi avait l'air... surpris.

La femme qui m'avait appelé commença à parler:

- Vous êtes bien Nina Tibert?

J'acquiesçai tout en regardant Eliad qui semblait toujours aussi éberlué.

- Bien, pour commencer, vous allez frapper ce mannequin. Nous allons observer votre technique de combat.

Je me dirigeais vers le mannequin et je donnais quelques coups plutôt médiocres. Je serrais les dents, je détestais me ridiculiser comme ça, j'aurais préféré impressionner Eliad.

Le jury ne semblait pas étonné que je sois si mauvaise. Excepté Eliad qui m'observait fixement en essayant de comprendre sans doute ce que je faisais.

- Bon mademoiselle, ça suffit. Vous allez passer au tir. Prenez ce fusil, vous visez les lumières oranges. Lorsqu'elles deviennent vertes, c'est que la cible est touchée.

Je commençais  à tirer, faisant semblant d'être nulle. Enfin presque, je ne faisais pas semblant de rater "tous" mes tirs car voir Eliad me regarder et mâchouiller son stylo me perturbais totalement. Il ne fallait surtout pas que mon regard dévie sur ses lèvres...

Quand je ratais mon sixième tir, Gerald se leva subitement:

- Bon, on va arrêter le massacre, je pense que cette fille ment sur ses capacités et qu'elle peut faire franchement mieux.

Il me désigna de la tête et je le regardais, horrifiée. Le jury ne réagissaient pas, ils semblaient complètement soumis.

Eliad s'avança vers moi, me tira par le bras. Il me faisait face et le jury n'en perdait pas une miette.

- Frappe moi.

Je le regardais ahurie. J'ouvrais la bouche mais rien ne sortit.

Alors, il m'attrapa et me mit dos à lui. Il sortit un couteau de sa poche, j'essayais de bouger mais il me tenait beaucoup trop fort. Il me chuchota à l'oreille:

- Bon alors Nina, si tu te bat pas je te coupe l'oreille, ok?

- Tu n'oserais pas.

Je sentis une brûlure sur mon oreille et je poussai un petit cri.

Alors je me réveillai et je lui donnais un coup de pied en arrière, plusieurs. Il semblait déséquilibré alors j'en profitais pour me retourner. Je le frappais au ventre et lorsqu'il tomba à terre, il m'entraîna dans sa chute. Il resta allongé sur moi et me tint si bien que je n'arrivais pas à me débattre.

Je ne m'étais pas rendue compte qu'il avait autant de force.

Soudain, j'arrêtai de bouger et regardai intensément ses lèvres tout en me mordant les miennes Abasourdi, il relâcha sa garde. J'en profitai alors pour inverser les rôles et me retrouvai au dessus de lui. Je récupérai le couteau qu'il avait lâché et je le mis sous sa gorge.
On respirait tous les deux fort, mais j'ignorais si c'était à cause de notre combat ou de notre promiscuité.

Une des femmes du jury toussota.

Je laissai tomber le couteau et je me levai assez énervée. J'étais vraiment trop bête. Il ne m'aurait jamais coupé l'oreille, il a fait ça pour me faire peur et ça avait marché.

Eliad se leva à son tour, fier de lui, s'adressa aux trois spectateurs:

- Mettez la en catégorie D.

Un homme proteste.

- Catégorie D? Mais on ne sait pas comment elle tire réellement et même cela ne justifie pas...

- Elle est en D, c'est impératif, gronde Eliad en interrompant l'homme d'un ton qui n'engageait pas de négociations.

- Ne m'attendez pas pour le prochain candidat, je dois m'entretenir avec cette jeune fille pour savoir pourquoi elle cache ses talents.

Il m'empoigna le bras et on commença à se diriger vers la sortie. L'homme qui avait protesté se manifesta encore.

- Enfin, voyons je ne vois pas pourquoi tu t'acharnes sur elle...

Il lui fait un sourire hypocrite.

- Je fais ce que veux, merci.

On sortit tous les deux du gymnase et Eliad m'emmena dans un placard à balai. Lorsqu'il ferma la porte, je commençai enfin à parler.

- On étouffe ici! Pourquoi tu m'emmène là?

- On doit parler toi et moi.

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