Chapitre 22

143 7 19
                                    

- Un pari? Répétai-je, sans me défaire de mon sourire.

Il hocha la tête.

- Tu es bien trop arrogante à mon goût Nina. Alors je te propose un pari.

Il me regardait avec défi mais je ne me démontais pas. J'étais trop habituée à ce jeu avec lui.

- Vas-y, dis-je.

- Je parie que tu es incapable d'aller chercher un dossier dans le bureau de Camozzi.

J'éclatais de rire. Eliad était encore plus culotté que je ne pensais.

- Quoi? On t'a chargé d'aller trouver un dossier en particulier et tu n'as pas envie de te salir les mains? Tu me penses vraiment que je suis aussi stupide d'y aller à ta place?

Il garda son sourire mais il devint plus froid, plus calculateur. Comme s'il était satisfait que je m'oppose à son idée stupide. 

- Je t'ai vu discuter avec Camozzi, je ne pensais pas que tu étais autant infiltré au sein d'Endemol mais...

- N'importe quel dossier, me coupa Eliad. Tu peux même prendre une analyse urinaire, je m'en fous. La seule chose qui compte, c'est qu'il y ai un rapport avec le commandant puisque tu aimes autant les situations compliquées.

Je souriais comme une gamine, ravie qu'Eliad me concède au moins un détail.

- D'accord... Mais j'attend cet après-midi, Camozzi part souvent en patrouille.

- Comment tu sais ça toi? Me demanda-t-il méfiant.

- Tu n'es pas le seul à avoir tes informateurs, lui dis-je avec un air espiègle.

Un coup de bluff ne pouvait pas me faire du mal.

Je lui fis un clin d'œil et parti sans demander mon reste. Je n'avais plus qu'à attendre l'après-midi et en profiter pour me renseigner sur cette prétendue amitié entre Eliad et mon commandant.

Je venais de me retourner mais je fus stoppée dans mon élan. Eliad venait de m'attraper le bras et m'avait attirée contre lui.

- Si tu crois que je ne t'ai pas vu me mater sur le ring, tu te trompes. Le spectacle t'as plu j'espère?

Je déglutis. J'étais dos à lui et pourtant je sentais monter cette tension dans mon bas ventre. Son ventre était collé à mon dos, il avait remis un t-shirt mais il semblait si fin que j'avais l'impression de sentir tous les muscles de son corps.

Je restais silencieuse, baissant la tête et lui laissant malencontreusement l'accès à mon cou. Ce dernier en profita, et avant de lâcher mon bras, il déposa un baiser mouillé dans le creux de ma gorge.

- Je ne te souhaite pas bonne chance, souffla-t il.

Il me lâcha et j'avançais, sans oser me retourner. Je refusais qu'il voit mon visage rouge de honte par notre contact.

Je ne le comprenais pas. Il a quelques heures, j'étais persuadée de ne plus l'intéresser. Au contraire même, je pensais lui taper sur les nerfs en affirmant à tout bout de champs que nous étions deux adversaires.

Jamais je n'aurais cru qu'il puisse m'embrasser en public. Surtout dans un lieu aussi aussi fréquenté que le gymnase de la caserne. On aurait dit un baiser volé, comme si Eliad n'avait pas su se retenir à cet instant.

J'étais plongée dans mes pensées à cause d'un simple contact. Mais quel contact! J'espérais seulement que personne ne nous ai vu, comme Sam par exemple.

Ou Camozzi. Qu'aurait-il pensé de ces deux jeunes gens enlacés dans un endroit reculé du gymnase? Expressément lorsqu'il s'agissait de moi et de Eliad?

LegacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant