Chapitre 24

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Finalement, être en constant contact avec le corps d'Eliad était une chose à laquelle on s'habituait plutôt rapidement. 

Nous n'avions pas parlé du trajet, ce qui m'avait permis de m'assoupir pendant la majeure partie. J'avais toujours les yeux fermés lorsque je sentis le train ralentir. 

- On arrive bientôt, souffla Eliad. Il faut partir maintenant. 

Je hochais la tête et j'attendis qu'il sorte pour le suivre. Le wagon était encore désert, nous étions chanceux d'avoir choisit celui-ci.

- Ok, écoute bien Nina. Je vais ouvrir la porte, le train sera toujours en marche mais comme tu peux le sentir il va suffisamment lentement pour ne pas mettre nos vies en danger. 

J'acquiesçais, concentrée et déterminée pour sentir vivante d'ici. 

 - Dès qu'on sera dehors, il faut absolument que l'on soit hors de vue. Il faut que tu me suives et ne me perd pas du regard. Prête? 

- Oui, dis-je en haussant les sourcils, plus que prête. 

- Alors c'est parti, prononça Eliad tout en ouvrant d'un grand coup la porte arrière. 

Le vent s'engouffra dans le wagon. Finalement le train ne roulait pas si lentement que ça. Cela ne sembla pas arrêter Eliad puisque ce dernier sauta sans hésitation, après m'avoir adressé un dernier regard.

J'étais bien obligée de le suivre. Je m'accroupis, me préparant mentalement à sauter. J'imaginais seulement quelques secondes être surprise par des voyageurs ou des soldats, alors dissuadée, je sautais du train en marche.

J'atterris sur mes genoux, ce qui me fait grimacer de souffrance. Je leurs jetais un coup d'œil, mon pantalon s'était déchiré et je saignais légèrement. Mais pour l'instant, l'essentiel était de retrouver Eliad. 

Je regardais un peu partout mais il n'y avait aucune trace de ce dernier. Je savais bien que nous devions être hors de vue, aussitôt après avoir sauté du train mais ma chute m'avait perturbée et je ne savais pas quoi faire à présent.

Je commençais à faire quelques pas vers un mur en béton. Nous nous étions descendus au moment où le train passait dans un tunnel pour être moins visible mais une fois sans Eliad qui était mon principal repère je n'avais aucune idée de quoi faire. Je ne savais pas où était le lieu de ralliement et j'avoue avoir pensé qu'Eliad m'avait une nouvelle fois laissé tomber pour son propre intérêt. 

Brusquement, je me sentis tirée en arrière. Très vite, la panique me gagna, puis laissant très rapidement place au stress, je vis passer avec horreur un train qui roulait à toute vitesse à l'endroit exact où je me trouvais il y a à peine quelques secondes.

- Enfin te voilà, souffla Eliad, me tenant encore dans ses bras.

- Merci..., murmurai-je en le regardant incrédule. 

Peut être qu'avec le bruit du train, il ne m'avait pas entendu. Quoiqu'il en soit, il me souri tendrement et j'enfouis ma tête dans ses bras. J'avais eu si peur que pendant quelques secondes, je décidais de me laisser aller et de profiter de cette étreinte.  

- On devrait y aller, dit Eliad au bout d'un certain moment.

Je hochais la tête et attendit le reste de ses instructions. 

- Le QG n'est pas très loin d'ici, il faut seulement que l'on marche une vingtaine de minutes. Ca va aller avec tes genoux? 

J'écarquillais les yeux de surprise. Je ne pensais pas qu'Eliad aurait pu remarquer mes genoux écorchés par la chute. Était-il observateur ou seulement attentionné? Quoiqu'il en soit, j'étais touchée par son inquiétude. 

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