Chapitre 47

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Un bruissement d'habit. 

Le cri d'un oiseau. 

Un chuchotement. 

J'ouvrai les yeux et émergeait doucement. J'ignorais où je me trouvais mais dans mon champ de vision se trouvait Anton et Eliad de dos. Je fronçai les sourcils, je ne comprenais toujours pas ce qu'ils pouvaient faire ensemble.

- Qu'est ce que vous m'avez fait? Dit-je en brisant le silence.

Ma voix croassait. Mes yeux étaient à peine entrouverts, la lumière matinale m'empêchait de bien voir.

Les deux hommes se retournèrent brusquement. Mais ils restèrent silencieux.

- J'ai mal à la tête... gémis-je.

Qu'est ce que j'avais mal... J'avais l'impression qu'une enclume se reposait sur mon front. Quelques larmes perlèrent au coin de mes yeux.

Ils ne voulaient pas m'aider. Ils me haïssaient. Il m'avaient tous les deux trahi...

- Juste un puissant somnifère, dit Eliad en brisant le silence.


Surtout toi Eliad.


Tu m'avais trahi de la pire des manières.

Il s'approcha de moi et s'accroupit devant le canapé sur lequel je reposais certainement depuis des jours. J'avais l'impression de me réveiller d'un sommeil de cent ans, tous mes membres étaient engourdis.

Mais j'étais loin d'avoir le prince charmant devant moi.


Le vrai était loin. Il ne m'avait accordé qu'un regard bref et maintenant il me tournait le dos face à la mer.

- Je... Je te hais Eliad, réussissais-je à articuler.

Le concerné fronça les sourcils et son regard s'assombrit.

- Bientôt tu comprendras que je t'ai sauvé la vie Nina.


- Que nous t'avons sauvé.

Anton venait de me faire face.

Il avait le regard froid. Mais je le connaissais suffisamment pour deviner qu'au fond il était touché.

Il avança vers moi. Il avait les bras croisés dans le dos, comme si nous étions à la caserne et qu'il devait garder sa position de chef.

Mais au moment où il allait se retrouver à mes côtés, il bifurqua et posa sa main sur la porte.


- Explique-lui.


Et il partit sans aucun autre mot.


- Mais...

Ma voix trahissait ma faiblesse.

- Pourquoi part-il? Dis-je en étouffant un sanglot.

Eliad resta silencieux et se contenta de m'observer.

- Je suppose qu'il préfère que ce soit moi qui t'expliquer comment il a découvert ton rôle dans l'opposition d'Endemol.  

Je restais silencieuse, trop fatiguée pour lui demander de continuer. 

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