Chapitre 20

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- Frappe-moi! 

Ses cris résonnaient.

- Frappe plus fort! 

Comme un martèlement incessant dans mon esprit.

- C'est ça que tu as dans le ventre!!?

Pourquoi se défendre?

Pourquoi essayer de les combattre?


Dans la salle d'entraînement, Camozzi criait sur un des soldats de mon élite. Sam, un jeune rachitique et dont j'ignorais par quel moyen il avait pu rentrer dans la garde rapprochée. Peut-être était-il dans le même cas que moi?

Quoi qu'il en soit, toute la salle était impressionnée par la puissance vocale grave de Camozzi. Il dégageait quelque chose de si fort que ça l'en devenait presque terrifiant. 

- Continue! 

Il croisa les bras. Il semblait encore plus puissant. Comme s'il pouvait briser Sam d'un claquement de doigts. 

Je l'observais, médusée. Tout comme les autres, j'étais curieuse de voir jusqu'où il pourrait aller. Sam s'était fait humilié par Connor sur le ring. Malheureusement pour lui Camozzi avait assisté à la scène et il avait voulu lui donner une leçon.

C'était assez étonnant de voir Camozzi mettre en œuvre son pouvoir. Lui qui d'ordinaire restait discret sur son statut de chef mettait aujourd'hui en scène toute l'ampleur de son autorité.

Il donna un dernier coup à Sam qui s'effondra sur le ring.

- Les soldats d'élite d'ici sont-ils tous aussi exécrables? Demanda-t il l'air désabusé.

J'avais la drôle impression qu'il faisait en partie allusion à ce qui s'était passé à l'usine. D'ailleurs, juste après avoir lâché du regard Sam en sang et accroupi, il m'observa avec colère. 

- Tibert! C'est à vous!

Tous les regards se retournèrent vers moi. Encore une fois j'étais au centre de l'attention à cause de Camozzi.

- Quoi? Murmurai-je faiblement.

Je ne voulais pas me battre contre lui. Et encore moins devant toute la caserne. Je n'avais rien fait pour que ce stupide commandant veuille me corriger devant toute la garnison. 

- Montez sur le ring, dit-il excédé.

Dans un silence glaçant, je grimpais sur le ring pour me retrouver face au commandant.

- J'espère que vous ne vous vous humilierez pas comme votre équipier précédant. Même si le contraire m'étonnerais.

Les autres gloussèrent. Comme une habitude.

- On commence ce combat ou vous continuez à me faire la discussion? Demandai-je sèchement.

L'essentiel était qu'il ne me voit pas déstabilisée. Qu'il pense, même quelques secondes, que j'étais forte.

Il sourit. Peut-être amusé par ma détermination.

- Allez-y Tibert.

Je reculais alors et en respirant un grand coup, je mis en œuvre tout ce que j'avais appris toute ces années à pratiquer le krav maga.

Je prenais mon élan et j'attaquais.

                                                                                  ***

Je grimaçais à cause de la brûlure que procurait le contact de ma peau avec le coton imbibé d'alcool. 

- Ça te fait mal? Me demanda Sam. 

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