- Mais ferme la Eliad, grognai-je.
Je me tortillais pour sortir de l'emprise de ses mains. Ses mains contre ma peau était une sensation si agréable mais qui était continuellement gâchée par le comportement d'Eliad.
- Refait moi la courte echelle, ordonnai-je autoritairement.
Après une tentative où la grâce n'était pas à son apogée, je réussis enfin à passer de l'autre côté du mur. J'époussetai la poussière imaginaire de ma veste et j'attendis Eliad qui arriva plus rapidement. Visiblement, il avait plus de talent que moi en escalade.
On se dirigea alors vers le bâtiment, aucune lumière était allumée. Il n'y avait pas un chat.
On entra par une fenêtre qui était restée par le plus grand des hasards entrouverte. Je me glissai à la suite d'Eliad et il me dévisagea tout le long de ma descente. Il détourna le regard dès qu'il me vit prête à partir et se dirigea vers la porte de la petite salle dans laquelle on se trouvait. Le bâtiment était essentiellement constitué d'un énorme hall qui ouvrait sur un escalier et de nombreuses petites portes.
Eliad emprunta l'escalier et nous arrivâmes dans un bureau.
- C'est le bureau du directeur, regarde dans les tiroirs si tu trouves des dossiers importants moi je fouille la grande armoire.
Il semblait connaître les lieux comme sa poche, c'était impressionnant.
Après quelques minutes de fouilles, je sortis avec soupçon un énorme dossier avec écrit "confidentiel" en grandes lettres rouges.
Après avoir fait part de ma découverte à Eliad, il me regarda avec un grand sourire victorieux.
- Tu as trouvé exactement ce qu'on recherchait Nina... Il se rapprocha et posa sa main sur l'énorme dossier.
Il essaya de me le prendre mais je le gardais bien en main.
- Passe le moi s'il-te-plaît.
Je le dévisageai avec amusement.
- Pourquoi?
Il leva les yeux au ciel sans répondre. Ce qui confirma ma théorie.
- C'était pour Mégane ou moi cette mission? Demandai-je avec assurance.
La méfiance que j'avais pour lui se concrétisait enfin.
- Et toi? C'est pour les autres comme tu le prétends ou c'est pour mieux contrôler ta soif de pouvoir?
- Arrête de remettre sans cesse ma légitimité en jeu. Je commence à croire que tu as un sérieux problème avec moi.
Je continuais ma tirade, en ayant bien conscience que je possédais toute son attention.
- Avoue-le... Au fond de toi, tu me considères comme ta rivale. Nous sommes les seuls à travailler pour Endemol et je suis plus jeune... Et plus douée, terminai-je en souriant triomphalement.
Sa bouche se tordit en un rictus. Il ne semblait pas plus perturbé. Du moins, il tentait de garder son calme.
- Nina...
Il marcha avec une attitude de félin autour de moi, tout en carressant du bout de sa main les dossiers posés sur le bureau
- Je ne te considérerais jamais comme une rivale.
Je sentais sa voix dans mon cou, il chuchotait, il était juste derrière moi. Je n'avais aucune visibilité mais je n'en étais pas inquiète. J'étais sûre d'avoir percé à jour un des nombreux secrets d'Eliad et cela constituais une force.
Il attrapa ma queue de cheval et la tira en arrière violemment. Trop surprise par ce geste, je me laissais faire et gémis de douleur.
- Plutôt comme une élève, chuchota-t il en collant sa bouche à mon oreille.
Je sentis sa respiration s'accélérer dans mon cou. Je n'avais pas prévu ce retournement de situation. Mais être à sa merci me déplaisait.
Il resserra son emprise et tira un peu plus sur ma queue de cheval.
- Et tu adores ça.
Je gigotais, j'étais cambrée au maximum et ça avait l'air de réjouir Eliad qui riait silencieusement. Lorsqu'il me lâcha finalement, je me redressais avec empressement.
- Tu pourras dire ce que tu veux, je sais que tu préférerais que je reste dans mon coin bien sage.
Je rapprochais mon visage du sien sans tenir compte des ses prunelles qui s'étaient assombries.
- Tu ne pourras jamais me contrôler Eliad.
Il continuai de me regarder avec un sourire de dédain. J'avais percé à jour une des multiples raisons de son comportement. Et son silence en disait long.
***
Une porte claqua et on entendit des voix. Soudainement, nous n'étions plus seuls et il fallait fuir.
- Passe moi les dossiers, me demanda sèchement Eliad en me les arrachant presque.
Surprise, je les lâchais bêtement et une fois récupéré son du, Eliad se précipita vers la porte sans m'attendre. Avant de la franchir, il se retourna.
- On se retrouve dans la voiture ma belle.
Je m'élançais à sa poursuite. Il était hors de question de rester ici seule sans repère. Mais le couloir était vide et Eliad introuvable. J'entendais déjà les voix de ceux que je présumais être des soldats.
Ma priorité était d'abord de sortir du bâtiment, vivante ET libre. Je n'avais aucune chance de sortir par le rez-de-chaussée, l'escalier devait être rempli de soldats. Et ces derniers n'allaient plus tarder.
Je trottinais le long du couloir, cherchant une fenêtre d'où je pourrais sauter. J'entrais dans un bureau plus petit que les précédant. Je jetais un coup d'œil à la fenêtre, elle se trouvait au dessus d'arbustes.
J'entendis des bruits de pas qui se rapprochaient dans l'escalier. Je n'avais plus le choix, cette fenêtre était ma porte de sortie. Je l'ouvrais alors et je me hissais au chambranle. Fermant les yeux, j'inspirais quelques secondes tentant d'évacuer le vertige qui montait.
Ce sont les voix que j'entendis devant la porte que j'avais pris soin de fermer qui me décida à sauter. Ma chute fut courte et amortie par les arbustes. Mes mains et mon visage me lancaient mais il ne fallait pas que je tienne compte de la douleur pour l'instant.
J'aperçus une sortie qui semblait déserte. Il fallait que je tente. J'enfilai ma capuche et je commençais à courir le plus vite possible.
- Arrêtez-vous ou je tire!!
J'accélérai sans me retourner. On me poursuivait mais j'étais persuadée d'avoir assez d'avance pour arriver à la voiture à temps.
Si Eliad m'avait attendu.
Rien n'était sûr. Il était capable de me faire un tel coup-bas.
-
VOUS LISEZ
Legacy
RomanceLa pauvreté et la misère faisaient partie de notre quotidien. Les hommes se déchiraient entre eux. Le chômage et l'inflation étaient au niveau mondial et le réchauffement climatique n'avait jamais autant fait parler de lui. Ça vous rappelle quelque...