Chapitre 16

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A quoi joues-tu?

Cette question résonnait dans mon esprit mais j'étais incapable d'y répondre.

- Je...

- Pas la peine d'essayer de mentir. Je sais ce que j'ai vu.

Je restais silencieuse. A quoi bon mentir?

- Saches que ce que tu as fait ne resteras pas sans conséquences.

Il marqua une pause pour réfléchir.

- Ta punition sera de nettoyer la salle d'entraînement tous les soirs pendant deux semaines.

J'écarquillai les yeux. Seulement ça? Je m'attendais à être radiée de l'unité ou pire aller en prison.

Je n'arrivais pas à comprendre la clémence de Camozzi. J'étais restée passive. J'avais tenu des propos plus qu'irrespectueux envers Endemol. Et la seule conséquence à tout ça était... des activités ménagères?

Comme pour se justifier, il continua.

- Tu fais parti des meilleurs soldats de cette ville. Tu es sensée vouer allégeance à Endemol...Je sais que les conditions de vie ne sont pas faciles mais tu fais partie des plus privilégiés. Qu'est ce qui t'empêcherais de combattre avec nous?

Je fixais le sol. Son ton était prévenant et sincère. Ce retournement de situation était inespéré. C'était mignon de la part de Camozzi de m'encourager. Comment le faire croire qu'il pouvait me convaincre? 

- Tu as raison... Je vais m'améliorer.

Il sembla satisfait. Son comportement était si étrange. En public, il était humiliant et désagréable et une fois seuls, il était presque... sympathique.

- Bien. Allons rejoindre les autres.

                               ***

Le retour fut plus rapide. J'avais pris soin de m'asseoir suffisamment loin de Camozzi.

Il m'avait d'ailleurs accordé qu'un seul regard lorsque je montai dans le camion.

Je ne pouvais que m'interroger sur son comportement bipolaire. Il était impossible d'envisager que ... Non c'était impossible.

Camozzi ne pouvait pas être attiré par moi. Cette idée devait quitter immédiatement mon esprit.

Ses quelques regards, sa clémence... Ce n'était que seulement le comportement d'un commandant voulant tirer le meilleur de ses soldats.

Il devait être pareil avec les autres. Il n'y avait pas d'autres hypothèses.

Lorsque le camion se gara devant la base, l'unité s'empressa de descendre.

- Avant que nos chemins se séparent, j'aimerai vous prévenir que le soldat Tibert sera puni pour ses actions d'aujourd'hui.

Quelques rires méprisants se firent entendre, venant sûrement des amis de Connor. Je n'avais pas vraiment d'amis à la caserne. Si l'on exceptait Eliad bien sûr.

Mais Eliad n'était pas tellement le genre de personne que l'on qualifierai comme ami.

Bref, j'étais assez solitaire. Et avant cette première mission, j'avais passé des semaines à m'entraîner seule dans le fond de la salle évitant au maximum de nouer des contacts. C'était bien mieux comme ça. Je refusais de devenir amie avec ces gens qui cautionnait Endemol.

- Elle s'occupera du nettoyage de la salle d'entraînement pendant deux semaines alors n'hésitez pas à vous donner au maximum et transpirez à fond sur les machines.

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