Chapitre 44

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Après avoir dormi une vingtaine de minutes, je me dégageais des bras d'Eliad. Je sortais du lit et commença à me rhabiller. Je gardais le visage renfrogné, pensant à ce qu'Eliad m'avait dit juste avant que je m'endorme.

- Tu fuis la scène du crime?

Je lançai un regard noir à Eliad. Il était resté allongé et observait mon corps d'une façon nonchalante.

- Je croyais qu'il fallait que j'oublie cette nuit. 

Eliad sourit, l'air moqueur. 

- Rien ne dit qu'on ne peut pas recommencer. 

Agacée, je levai les yeux au ciel. Cet homme finira par me détruire.

- Nous sommes sensés partir maintenant, dis-je froidement.

Eliad se leva. Il n'avait plus l'air amusé, plutôt mécontent que sa proposition n'ait pas fait écho en moi.

- On part dans dix minutes alors, répondit-il.

Il passa près de moi et frôla avec sa main ma cuisse. Dos à moi, il tourna la tête.

- Sois prête à partir. 

                                                                                ***

Du siège passager, je voyais la ville défiler. Celle ville qui avait vu le réveil de mon kidnapping, ma tentative de fuite. Et ma plus grosse erreur. 

L'essentiel était qu'il fallait que je rentre. Que je revois Anton et que je poursuive le rôle de la petite amie. Tout rentrerai dans l'ordre. 

Je pris une grande respiration en me répétant cette litanie d'auto-persuasion. Plus les mois passaient, plus ma vie devenait un gigantesque bordel. 

Mais j'avais le terrible sentiment que le pire n'était qu'à venir.

Une étrange douleur dans mon bas-ventre me tordait les tripes. J'étais nerveuse depuis quelques heures et plus la voiture se rapprochait de la ville, plus la douleur s'intensifiait.

                                                                                            ***

Quelques heures avaient passé sans que je puisse réellement dormir. Vers dix heures du matin, je m'étais dirigée vers la maison d'Anton. J'ignorais si Eliad s'était chargé de lui faire parvenir quelques nouvelles afin que ma disparition ne soit pas douteuse. J'étais dans un flou et une improvisation totale.

Toc Toc

- Nina. 

Anton avait ouvert la porte et gardait une mine froide. 

- Tu arrêtes enfin de faire la morte? 

Je pris une moue attristée. 

- Je suis désolée Anton, murmurai-je. 

Anton voulait garder un air sérieux. Mais je voyais que ma culpabilité visible le touchait. 

- Qu'est ce qui t'as pris enfin, dit-il doucement. 

Mes larmes, sincères, me montèrent aux yeux. 

- Je ne sais pas... J'avais besoin d'air. 

Je me détestais de lui mentir comme ça.

- Tu aurais du me demander, j'aurais pu obtenir de mes supérieurs un visa de laisser-passer. Dans les temps qui courent, il n'est pas prudent de partir camper sur la plage d'un coup de tête! 

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