Je me nomme Kira. J’ai 23 ans et je suis étudiante en France, précisément à Toulouse, la ville rose. J’ai atterri en France à l’âge de 18 ans, après avoir décroché mon baccalauréat. Je suis de nature très ouverte et sociable, et j’attache beaucoup d’importance à l’amitié. Incontestable romantique, je peux passer des heures et des heures à rêvasser de ce sentiment mystérieux qu’est l’amour.
Bref, cette histoire débute au mois de juin, juste après mes partiels de fin d’année. Après plusieurs jours passés à amadouer mes parents, mon père a finalement consenti à m’offrir mon billet pour les vacances. J’étais dans un état de surexcitation totale et je décollais dans une semaine exactement. J’allais enfin revoir ma famille, mes meilleurs amis tous restés au bled, et surtout m’éclater et manger du yassa tous les jours. Pardon ! Je rigole pas avec ça déh. J’étais à H&M en train de faire mon shopping (vous-mêmes vous savez , les filles qui me lisent, que l’été à Ouaga nécessite des outfits de dingue à la mode) quand mon portable se mit à sonner. C’était bien sur ma mère : une relation fusionnelle nous liait toutes les deux .
- Ma mère : Allo Kiraatou ? Comment -vas-tu ma chérie ? Et tes préparatifs ?
- Moi : Tout se passe super bien maman chérie. Je t’ai pris ton parfum préféré : J’adore de Dior. Hey, j’espère que tu n’as pas dit à Malick que je venais. Je veux lui réserver la surprise déh.
- Ma mére : Mais non, je n’ai pas cafté. Écoute, je n’ai pas trop de crédit, je suis actuellement chez une très bonne amie à moi, N'na Masta. Je te la passe rapidement afin que tu lui passes le bonjour ainsi que son fils Khaled. D’ailleurs échangez-vous vos facebook,Twitter et machins de jeunes là , de telle sorte que vous puissiez garder le contact.
Ah ça c’est ma maman tout craché. Toujours à tisser des liens et à me passer des gens au téléphone par ci, par là. Elle aimait trop ça. Avec sa panoplie de liste d’amis, on est pas encore prêts d’en finir. Enfin bref, si ça peut lui faire plaisir. Ça ne me dérangeait pas tant que ça, et puis, force est de reconnaître que sa large liste de connaissances me servait toujours à décrocher des stages et des petits boulots.
- Moi : Ok pas de souci.
Après les salamalecs avec ladite N'na Masta, elle me passe le fameux Khaled.
- Khaled : Salut Kira ça va ?
- Moi : Euh ça va tranquille et toi ?
- Khaled : Wesh cool. Vas y, passe ton Facebook voir, que je t’ajoute.
Je lui passe mon Facebook et Monsieur me passe le sien. Ouf, ç’en est fini de la torture, je peux enfin vaquer tranquillement à mon occupation favorite : le shopping. Je me dépêche de rentrer chez moi, j’avais la dalle et je devais impérativement me mettre quelque chose sous la dent, au risque de tomber dans les pommes.
Arrivée chez moi, je me chauffe des lasagnes. Miam. J’adore ça. Calée confortablement sur mon lit, adossée à mon oreiller, je savourais ce mets délicieux en pianotant sur mon téléphone, cadeau de mon adorable papa. Évidemment, comme toutes les jeunes filles de mon âge, je suis un peu accro aux réseaux sociaux. Du coup, je me connecte sur Facebook. De suite, je constate que j’ai reçu des messages sur mon inbox : un de ma folle de meilleure amie Rahima, un autre de mon ex Ismaël et enfin un de Khaled.
Rahima que j’appelais affectueusement Yima, était autant excitée que moi, à l’idée de ma venue. Elle concoctait dores et déjà des plans de sorties. Rien qu’à imaginer que d’ici peu, je verrai son sourire radieux, j’étais déjà aux anges. Elle était tout simplement ma moitié, ainsi que la sœur que je n’avais, hélas, jamais eue.
J’ignorais tout bonnement le message de Ismaël (aucune envie de lire ce salaud. Longue histoire…) et cliquai direct sur celui de Khaled.
« Salut Kira. C’est Khaled, le fils de l’amie de ta maman. D’ailleurs, elle m’a dit que tu ne tarderais pas à venir en vacances. J’espère donc qu’on aura l’occasion de se rencontrer très bientôt. Bisous. »
Non mais, il ne perdait pas de temps celui là hein. En plus, il est culotté. Comme si j’avais son temps. Tchiiiip. De nature curieuse néanmoins, je me résolus à inspecter son profil, histoire de me faire une idée sur sa personne. Avant que ma maman me le passe au téléphone, je n’avais jamais entendu parler de lui. Je cliquais donc sur sa photo de profil. Et hooo mamaa miaa quel beau gosse. Putain sa race ! (Excusez-moi, mais c’était sur le coup de l’émotion lol). Le fameux Khaled était littéralement un dieu de la beauté, un apollon. De teint clair, il avait des traits très fins, et des lèvres charnues et pulpeuses, à faire pâlir d’envie les vieilles filles de Hollywood accros aux botox. J’acceptai donc sa demande d’ajout sans rechigner et me mis à contempler ses photos encore et encore, agréablement surprise par ce qu’elles révélaient. Je n’étais pas très portée sur le physique des mecs pourtant, mais un ange avec une bouille pareille ne pouvait me laisser indifférente.