PARTIE 50

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Le ton employé par Khaled était ferme, et légèrement menaçant. J'ai compris de suite qu'il ne rigolait pas du tout en m'affirmant que si je refusais, il me laisserait vivre ma vie en paix. Mon esprit, jusque-là réticent, était subitement en veille, et refusait de m'apporter une quelconque aide en collaborant avec moi. Quant à mon cœur, il faisait encore des siennes en s'adonnant à une danse endiablée dont l'origine m'était inconnue. Je n'ai pas pris beaucoup de temps pour réfléchir. Je me suis juste contentée de lui prendre les bijoux qu'il tenait à la main. Il y'avait vraiment quelque chose de solennel dans cet instant. Je n'avais pas pipé un mot mais Monsieur avait compris à travers mon silence tout le consentement que criait mon âme.

Khaled m'a prise dans ses bras, et je m'y suis lovée pendant un long moment, n'osant croire en mon bonheur présent. Je voulais juste le savourer en silence, sans me poser des questions. Mûe par je ne sais quelle force, j'avais spontanément accepté de tourner la page en lui pardonnant son impair. Après tout, c'est moi qui ai commis la bourde ayant déclenché tous ces événements de ces derniers mois. Un silence pesait dans la pièce : je n'entendais plus que les battements de nos deux cœurs, battant à l'unisson. Apparemment, c'étaient de vraies retrouvailles pour ces deux-là qui semblaient avoir plein de choses à se raconter. C'est Khaled qui rompit enfin le silence :

- Khaled : Je suis vraiment désolé de t'avoir fait souffrir. Ce n'était point mon intention. J'ai juste réagi bêtement parce que je me sentais mal. Mais au fond de moi, je savais que tu regrettais ton acte.

- Moi : Je le regrette amèrement. Je suis désolée d'avoir fait toutes ces cachotteries. Je n'aurai pas dû.

Il a hoché la tête, et hésité un moment avant de me demander :

- Khaled : Tu l'aimes, ce Gael Ouedraogo ? Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie, je veux juste connaitre les raisons qui t'ont motivée.

- Moi : Non. A vrai dire, c'est avec lui que je suis sortie en premier... puis après j'ai succombé...et j'ai préféré suivre mon cœur en te donnant une chance. Je l'ai lâché pour toi. C'est toi que j'ai choisi Khaled, et ça me fait mal que tu ne l'aies pas compris dans ce sens. Tu aurais vraiment pu m'accorder le bénéfice du doute.

- Khaled : Je sais, j'aurai dû être plus indulgent. Je m'en excuse encore. Mais promets-moi que tu ne me cacheras plus jamais rien. J'y tiens vraiment.

- Moi : Je te le promets. A condition que tu promettes à ton tour d'apprendre à être tolérant et moins rancunier.

Il a souri, et je me retenais difficilement pour ne pas lui sauter au cou et l'embrasser. Maintenant qu'on avait décidé de se remettre ensemble, je pouvais l'observer à loisir. Je réexaminais ses traits si familiers, en me demandant pendant une fraction de seconde ce qu'un mec aussi beau que lui pouvait me trouver. Oh, et puis zut, un peu d'estime de soi Kira !

- Khaled : Promis, juré, j'apprendrai. Tu m'as vraiment manqué. Le jour de l'anniversaire de Diaba, j'ai failli avoir une crise cardiaque, en te revoyant.

- Moi : Et moi alors. Et c'est qui cette Yasmine d'ailleurs ?

- Khaled : Tu es incroyable, Kira. Ça fait à peine 10 minutes qu'on s'est remis ensemble, et tu commences déjà à me faire une scène de jalousie. Relax, c'est juste une fille parmi tant d'autres.

- Moi : Je m'en fou. Débrouille-toi pour qu'elle arrête de te tourner autour.

- Khaled : Wa d'accord, mon cœur. Viens-là.

Il m'a encore pris dans ses bras, et j'ai enfoui ma tête dans son torse en fermant les yeux, pour mieux savourer son parfum qui me titillait les narines. Je pouvais rester des heures et des heures dans cette position, sans jamais m'en lasser. Mais c'était sans compter sur Monsieur qui avait la bougeotte. Il a fallu qu'il me tire de mon doux cocon pour me mettre de force la chainette et la bague, de manière officielle.

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