PARTIE 20

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Noooooooooon ! Dites-moi que je rêve ! Quelqu'un pour me pincer, SVP ? Les yeux ronds de surprise de Yima me confirmèrent que je n'avais pas mal entendu. Diaba venait de me défier et s'opposer farouchement à un éventuel « retrait » de sa part.

- Moi : Mais qui te parle de te retirer ? Il me semblait juste évident que pour des amies de longue date telles que nous deux, la question ne se posait pas. Je pensais juste qu'on n'allait pas se battre pour un mec. Apparemment, je me suis trompée.

- Diaba : Je ne me bat pas, je te dis juste le fond de ma pensée. Si tu l'avais choisi dès le début, j'aurais compris. Mais tu as préféré te mettre avec Gael pour le confort financier au détriment de l'amour. Puis, un beau jour, tu nous annonces que tu sors avec quelqu'un d'autre, un soi-disant fils de l'amie de ta mère. Si on en est là aujourd'hui Kira, c'est ta faute. Si dès le départ, tu avais été honnête, on ne serait pas dans cette impasse et personne ne serait blessé dans cette histoire. Mais tu n'as pas fait preuve de sincérité tout a long, la preuve, tu n'as même pas eu le courage et l'honnêteté d'avouer à Khaled qu'à la base tu sortais avec quelqu'un d'autre. Pire : tu ne lui as même pas révélé que ta maman est au courant de votre liaison et qu'elle ne l'approuve pas.

Waow quelle douche froide ! Je n'écoutais plus son monologue. Je n'arrivais plus à réaliser tout ce qui m'arrivait. Là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. J'en avais marre de ramer de surprise en surprise depuis le début des vacances : infidélité, trahison, mensonge ....et finalement ça !!!! Je n'avais même pas de mot pour qualifier ce qui se passait actuellement avec Diaba. Le plus drôle, c'est que je n'arrivais même pas à lui en vouloir. Etant moi-même amoureuse, j'étais bien plus que consciente de ce que l'amour pouvait nous faire faire. N'avais-je pas commis une infidélité et affronté ma mère pour la première fois de ma vie, pour les beaux yeux de mon Khaled ? Et j'étais jusque-là prête à braver toutes les tempêtes pour la survie de notre amour. Mais je dois l'avouer, pas au point de blesser Diaba.

Je vous l'avais dit dès la toute première partie de cette chronique «  J'attache beaucoup d'importance à l'amitié », et je pèse mes mots. Ce n'était pas une large gamme de choix qui s'offrait à moi. Au contraire, ma marge d'action était restreinte au plus haut point : choisir l'amour, ou l'amitié.  J'irai même encore plus loin : choisir l'amour passionné ou l'amour fraternel. Car Diaba n'était pas uniquement mon amie, elle était aussi ma petite sœur.

Apparemment pendant tout le temps où j'étais perdue dans mes pensées,  la Demoiselle continuait son fameux monologue.

- Diaba :.... Donc franchement Kira, je suis désolée, mais ce mec je l'aime. Je l'aime atrocement. Je ne compte pas renoncer à cet amour. A la guerre, comme à la guerre !

- Yima : Mais Diaba, tu es malade ou quoi ? Est-ce que tu t'entends parler ? C'est à cause d'un mec que tu parles ainsi à Kira ? Certes, elle a fait des erreurs. Mais notre rôle en tant qu'amies, est de la soutenir et l'épauler pour qu'elle ne les répète pas, et non la blâmer. Arrête, c'est la colère qui te fait parler !

Je regardais Yima comme si je la voyais pour la première fois. J'étais vraiment shootée. J'en avais limite oublié sa présence.

- Moi : Yima, t'inquiète, je gère ! Diaba toi non plus t'inquiète, tu n'auras pas à déployer tes armes de guerre. Khaled , je te le laisse. Et cela du fond du cœur. Je ne compte pas me chamailler avec ma petite sœur à cause d'un mec. Mais n'oublie jamais : son cœur m'appartient tout de même.

Je sentais qu'elle était enragée et que j'avais touché son ego démesuré. Elle s'était mise à crier au point d'ameuter toute la maisonnée.

- Diaba : Je ne veux pas de ta charité. Et je ne t'ai pas demandé de me le laisser non plus. Je peux l'avoir sans toi, et sans ta foutue bénédiction. Tout ce que je voulais te faire savoir, c'est que je ne compte pas me retirer et que c'est trop facile que tout le monde se soumette à tes moindres volontés dès que tu lèves le plus petit doigt. Remets-toi en cause Kira !!!! Aie conscience du fait que tes faits et gestes ont un impact sur ton entourage.

Elle agrippa son sac et sortit en trombe de la pièce, bousculant au passage la grande sœur de Yima qui entrait au même moment dans la pièce.

- Soeur de Yima : Mais quelle mouche l'a donc piquée ? Qu'est-ce qui s'est passé les filles ? Vous n'avez pas honte de vous disputer à votre âge !? Tchirrr

Lasse, je fis signe à Yima de lui conter toute l'histoire. Je n'avais pas à l'heure actuelle la force de lui livrer un récit détaillé.

- Soeur de Yima : Et donc Kira, tu dis que tu vas casser avec ton mec ? Wallahi bilahi tu n'as aucune force de caractère. Ecoute, je vous considère toutes comme mes petites sœurs au même titre, mais là, Diaba a déconné. Comment pouvais-tu savoir que ton Khaled là était le mec qu'elle kiffait ? Laisse-lui du temps, elle va zapper cette histoire bientôt !

- Yima : Je ne crois pas qu'elle va zapper aussi facilement cette histoire, c'est bien la première fois que nous la voyons dans pareil état. Mais Aïcha( sa soeur) a raison Kira, es-tu bien sûre de ce que tu fais ? Une fois que t'auras cassé avec Khaled, tu ne pourras plus faire marche arrière déh. Réfléchis bien !

Je ne les écoutais plus. Je hochais indifféremment la tête. La vie était tellement injuste ! Ma vie était devenue chaotique en si peu de temps. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi, m'allonger, dormir, et oublier toute cette mésaventure. Peut -être qu'au réveil, Diaba m'appellera et me dira qu'il s'agissait juste d'une mauvaise blague de sa part ?

De retour chez moi, je ne pus avaler une bouchée. Je me couchai direct. Néanmoins, je ne pus fermer l'œil de la nuit. Je l'avais passé à cogiter et à repenser aux paroles de Diaba. Et avec du recul, je me rendais compte qu'elle avait totalement raison. Elle avait tellement d'atouts en sa faveur : elle était moins âgée que Khaled, donc sa mère ne lui ferait pas de chichis sur ce point-là.  Puis elle habitait Ouaga comme lui, et enfin ils avaient les mêmes centres d'intérêt. Leur fameux groupe en commun « Jeunes Leaders Africains » n'en témoignait-il pas ? Et, pour couronner le tout, Diaba était beaucoup plus belle que moi. Oui ! Peut-être bien que le destin avait déjà fait son choix, et qu'il s'était porté sur Diaba. Je dois me résigner et l'accepter.

C'est donc, avec la mort dans l'âme, que je me rendis le lendemain dans l'après-midi chez Khaled pour mettre fin à cette relation, telle une victime se rendant à son lieu d'assassinat avec préméditation. Comble de l'ironie : ce fut Monsieur himself qui m'ouvrit la porte, le sourire radieux comme jamais.

- Khaled : Oh qui voilà ! Ça va mon cœur ?

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