La révélation de Khaled m'a juste cloué le bec. Je ne savais pas quoi lui répondre. Les mots me manquaient subitement. Je ne vais pas mentir : bien-sûr que j'ai frôlé la crise cardiaque dès qu'il m'a dit « Je t'aime ». Mais j'ai su garder mon sang-froid. S'il m'aimait autant qu'il le disait, pourquoi s'était-il rapidement remis en couple avec cette Yasmine ? Je suis peut-être amoureuse, mais très loin d'être idiote. Et puis, ce serait beaucoup trop facile de passer l'éponge sur cette histoire, sous prétexte que Monsieur m'aime et qu'il est désolé d'avoir été aussi rancunier.- Moi : Le ciel est bleu. Les roses sont rouges. Tu m'aimes. What else ? La vie suit son cours. C'est bien beau tout ça, mais j'ai d'autres chats à fouetter.
- Khaled : Tu fais genre mais je sais que tu m'aimes toujours, je le sais, je le sens. Ce genre d'amour ne s'évapore pas aussi facilement. Au fond de toi, tu sais que nous sommes faits l'un pour l'autre.
- Moi : Toi, tu t'es cru dans Novelas Tv. Tu penses que ton nombril est le centre de mon monde ? J'ai tourné la page Khaled, et je te conseille de continuer de faire pareil avec ta Yasmine.
Oops ! A la base, je ne voulais pas immiscer ladite Yasmine dans la conversation, mais ma langue m'a trahie. J'étais trop énervée, et j'avais vraiment du mal à garder mon contrôle. Plus cette discussion avançait, et plus je me disais que ce mec se foutait royalement de ma gueule. Il me prenait trop pour acquis ! Putain, il croyait qu'il allait me délaisser des mois et des mois, pour revenir ensuite et que je l'accueille à bras ouverts. Il croyait peut-être que ma vie ne tournait qu'autour de lui, et qu'il suffisait qu'il claque des doigts pour que moi je m'affaisse comme un toutou cherchant une baballe ? C'était vraiment mal me connaitre. Mon ethnie n'avait pas la réputation d'être particulièrement pourvue d'orgueil, pour rien.
- Khaled : Qui t'a parlé de Yasmine? Tu me fais surveiller maintenant, Kira ?
- Moi : Pfff je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps à te parler. Tu ne nies pas connaitre cette Yasmine, donc tu confirmes les rumeurs. C'est tout ce que je voulais savoir. Oublie-moi Khaled, car pour ma part, c'est déjà fait.
Clic. J'ai raccroché. Ç'en était largement assez. Je ne voulais pas en entendre plus. Mes doutes étaient confirmés. S'il ne sortait pas avec cette fille, il l'aurait nié en bloc, mais tout ce qu'il a trouvé de mieux en faire, c'est d'esquiver ma question sous-entendue en m'en posant d'autres. Je me détestais littéralement pour avoir perdu mon temps à faire une dépression pour un mec qui n'en valait pas la peine. Qu'il ne m'appelle plus pour me parler d'amour ! Lorsqu'on aime quelqu'un, c'est simple : on n'hésite pas à pardonner, et on ne reste pas 7 longs et affreux mois sans donner de nouvelles, et encore moins se mettre en couple avec la première venue.
J'avais passé l'aprem à ruminer mes pensées. La musique, loin de me consoler, contribuait à quadrupler ma peine. Je résistais à l'envie d'appeler Michael. C'était la seule personne que j'avais envie de voir en ce moment, car lui au moins, avait toujours le mot pour me faire rire. Mais je devais me rendre à l'évidence : notre relation était vouée à l'échec, et le fait de trainer avec lui ne ferait qu'aggraver notre cas, et faire évoluer nos sentiments.
Je commençais à succomber au sommeil quand mon téléphone sonna. C'était Ami. Elle voulait sûrement que je passe chez elle pour lui tenir compagnie, vu que Romain travaillait jusqu'à une heure tardive de la nuit.
- Moi : Ouais, ma grosse. Je dormais désolée, tu pouvais....
Ami : Kirrrrrrrrrraaaaaa, ramène vite ta grosse tête. J'ai d'abominables contractions. Le bébé est en route. Ah ce gosse, quelle idée de se pointer à pareille heure alors que je faisais ma sieste!
J'ai sauté du lit, sans attendre mon reste, en essayant de la calmer du mieux que j'ai pu :
- Moi : Ami ! Tout va bien. Je suis chez toi dans 10 minutes au plus tard. T'as appelé les urgences ? Appelle les ! J'arrive de suite ma puce. Tiens bon.