PARTIE 8

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Oh my Gosh ! Mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine. Subitement, je me sentais inexplicablement nerveuse. J’avais opté pour des vêtements sobres, mais un changement de plan s’avérait nécessaire dans le cas actuel. Je penchai pour une robe bustier rouge décontractée qui moulait mes formes et mettait en valeur mes jambes. Fin prête, je n’attendais plus que les filles viennent me chercher. De vraies retardataires celles- là ! Pour faire passer le temps, je fis un détour sur Whatsapp. Bonne nouvelle : Aminata m’avait envoyé un message. Il disait : « Donnes-moi ton numéro de Ouaga stp ma puce. C’est assez urgent. ».

Son message était assez alarmant. Cela ne lui ressemblait en aucun cas d’écrire des messages aussi courts, sans donner des détails. Il devait alors s’agir d’un sujet très sérieux. Je courais au salon emprunter à mon père son portable. Allongé sur le canapé, il était absorbé par son émission de télévision politique. J’en profitais pour l’observer à la dérobée, époustouflée encore une fois par notre ressemblance frappante. Il avait surement du sentir mon regard car il se retourna aussitôt :

- Mon père : Kira, comment tu te sens ?

Il m’appelait par mon prénom que lorsqu’il était contrarié. D’habitude il m’appelait « mon ange ». Trop adorable non, lol.

- Moi : Je vais très bien Papa. D’ailleurs je m’apprête à sortir avec les filles. Nous allons boire un verre.

- Mon père : Très bien. Sois juste prudente. Et….Je suis désolée de la tournure qu’a prise ta relation avec Ismaël. Je sais qu’il y’a des choses qui sont beaucoup plus faciles à aborder entre mère et fille, mais je reste quand même ton père, aussi maladroit que je sois pour ce genre de conversations, je saurais toujours te prêter une oreille attentive.

Ooh ses mots me touchaient vraiment du fond du cœur, et s’il continuait, je risquais de pleurer et par conséquent, de ruiner mon maquillage. Quel gâchis.

- Moi : Merci papa. Tu es un amour. Passe-moi ton portable veux-tu ? Je dois appeler Ami.

Je composais rapidement son numéro, les mains fébriles. Je ne sus pour quelle raison, mais j’avais un mauvais pressentiment. Fort heureusement, elle décrocha aussitôt.

- Moi : Allo Ami ? C’est Kira. Que se passe-t-il ? Ton message m’inquiète.

- Ami : Ooh Kira….

Elle n’arrivait pas à construire une phrase entière. De plus, elle bégayait.

- Moi : Aminata, que y’a-t-il ? Dis-moi ! Pourquoi tu pleures ? Il s’est passé quelque chose avec Romain ? ( Romain qui était un blanc était  son copain ).

- Ami : Kira, c’est encore mon père. Il me met la pression, et souhaite que je rentre au pays. Je sais qu’il le fait exprès et que son unique but, est de me séparer de Romain. En plus, la maman de Romain, je n’ai plus son soutien. Elle m’a fait carrément comprendre qu’elle pensait que pour le bien de son fils, je devais sortir de sa vie. Et apparemment elle a réussi à convaincre Rom parce qu’hier, il a émis son désir de faire une pause. Oh Kira, je suis tellement perdue, si tu savais. Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser….

Ses pleurs reprirent de plus belle et elle recommençait à bafouiller. J’étais aussi anéantie qu’elle et je déployai tous mes efforts afin de la remotiver et de lui redonner espoir. Cela restait néanmoins difficile de lui envoyer des ondes positives, à distance mais je fis de mon mieux. Je dus me contraindre à raccrocher (on sonnait à la porte, ça devait surement être les filles, et puis le coût de communication était assez élevé ) en lui promettant de la rappeler le lendemain.

Je n’avais pas tort, c’était les filles à la porte, éblouissantes de beauté. Rahima, ma meilleure amie, était tout simplement une fille au cœur d’or et Diaba , une très bonne amie aussi, était la fille la plus adorable que cette terre ait conçue. Nous étions amies depuis le collège et nous nous étions fait le vœu de le rester jusqu’à la fin de nos jours. Après notre mort, notre future progéniture se chargera de perpétuer notre œuvre. De vraies utopistes

Bref, dès qu’on se retrouvait, il n’était question que de rires et de joie. Nous passâmes le trajet à blablater de tout et de rien. Rahima, communément appelée Yima par nous autres, était dans une relation avec un jeune homme depuis quatre ans et allait surement être la première d’entre nous à sauter le pas. Quant à Diaba, elle restait l’éternelle adolescente du groupe, toujours à s’amouracher par ci, par-là, sans aucun désir sérieux de s’engager dans une relation à long terme.

Arrivées au Centro, nous nous installâmes. Le copain de Yima, Mohamed, nous avait rejoints. Je m’entendais très bien avec lui, il était gentil comme tout, et surtout très drôle. Il avait toujours le mot pour nous faire rire, et l’humour, croyez-le ou pas, les mecs qui me lisent, est la route qui mène vers le long et tortueux chemin du cœur des femmes. Mon portable vibra dans ma poche, je décrochai rapidement, sachant déjà de qui il s’agissait.

- Khaled : Allo Kira. Je suis arrivée. Tu es où exactement ? Moi je suis juste assis au Bar. Mes amis m’ont finalement lâché. T’aurais pas envie d’une glace  par hasard?

- Moi : Si. C’est ce dont j’ai exactement envie par cette chaleur étouffante.

Je m’empressais de le rejoindre.  Yima et Diaba me taxèrent de « lâcheuse ». Je leur tirais la langue, en leur jurant de tout faire pour revenir avant la fin de la soirée.

Je m’avançais donc d'un pas décidé, vers le bar. Sous ma confiance apparente, j’étais une vraie boule d’anxiété. Je n’eus pas vraiment de mal à le reconnaitre. Il se distinguait de manière très flagrante des autres mecs. Il était tout simplement beau. Je sais, j’ai dû le dire une centaine de fois mais c’était vraiment le cas. Monsieur était très séduisant en l’occurrence : chemise blanche entrouverte, jean délavé bleu, et de simples mocassins, et le tour était joué. Il reflétait la simplicité. Et ça, j’adorais tout bonnement. Il vint à ma rencontre, et me fit la bise. Ooooh Son parfum. Omg ! Il éveillait tous mes sens.

- Khaled : ça te dit qu’on prenne les glaces à emporter et qu’on trouve un beau coin pour les déguster ? C’est beaucoup mieux que de rester ici non.? Ce brouhaha est tout juste insupportable.

J’acquiesçai timidement. Franchement, je ne me reconnaissais plus là. Je n’étais plus la Kira bavarde, et ouverte avec les gens. Quel esprit maléfique agissait donc sur moi ? Bref, Khaled commanda rapidement les glaces et au moment de sortir, il me prit naturellement la main. Ce deuxième contact physique me faisait un drôle d’effet. J’en étais toute frissonnante. « Calme-toi Kira. Tu n’es plus une adolescente stupide qui laisse ses émotions prendre le dessus. Si ça se trouve il est juste gentil avec toit parce que vos mères se connaissent. Rien ne te prouve que tu l’attires également. » Me disais-je. Et au fond de moi, j’espérais de toutes mes forces que cette attirance que je ressentais, soit réciproque.

Dans la voiture :

-Khaled : Tu ne dis rien ? J’espère que tu ne t’ennuies pas. Je suis désolé, tes amies doivent penser que je te monopolise. A peine arrivée, je te pique.

- Moi : Mais non. J’aurais encore pleins d’occasions pour les revoir. Et je ne m’ennuie pas du tout. C’est gentil de ta part de m’avoir invitée.

- Khaled : A vrai dire, j’en rêvais. Tu vas te dire que je suis fou puisque je viens de te connaitre, mais je ne vais pas y aller par quatre chemins : depuis que ta maman nous a présentés, et que je t’ai ajoutée sur Facebook, je ne cesse de passer en revue tes photos. Je ne sais pas pourquoi, mais tu m’as plu instantanément. Ne t’inquiètes pas hein, je ne suis pas un obsédé. C’est juste que je te trouve très très belle.

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Heee Djaaa ! A suivre. Aimez, commentez, et partagez please.

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