PARTIE 33

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Son regard s'était fait suppliant, et pour la première fois depuis cette histoire, je songeais sérieusement à lui pardonner. J'ai hésité pendant une fraction de seconde, et je lui répondis :

- Moi : Je te pardonne Ismaël.

Ses traits se détendirent, et je perçus une lueur d'espoir dans ses yeux. Prête à vendre sa dernière lueur d'espoir au vent, je lui dis :

- Moi : Mais je ne retournerai au grand jamais avec un homme qui n'a pas hésité à me mettre en mal avec ma propre mère. Quand on aime, on ne se livre pas à certaines bassesses. Ah j'allais oublier ! Un dernier conseil : Si tu naimes pas Monica, quittes la maintenant, sinon tu risques de la rendre malheureuse

Il baissa les yeux visiblement désemparé mais il eut quand même le courage de me répondre :

- Ismaël : Très bien ! Je comprends et respecte ta décision ! Et ne t'inquiètes pas pour Monica, je vais régler ça avec elle, elle ne t'embêtera plus, promis.

Voilà tout était dit, je ne m'attardais plus et partit de suite ! Le chapitre Kira/ Ismaël était définitivement clos. Même si j'ai failli à un moment céder pour être franche ( j'étais vraiment perdue à cette époque, je me ressentais un terrible sentiment de solitude). Mais je suis convaincue d'avoir prise la bonne décision. Si je retounais avec lui, l'ombre de Monica allait peser dans notre couple à jamais. Et puis que penseraient ma famille et mes amis de moi hein ? Bref, pour la petite histoire ce fut pa dernière fois que je revis Ismaël, et deux mois plus tard, il se maria en grande pompe avec Monica La Garce, et partis en Lune de miel à Venise d'après mes sources. Maintenant, quand je repense à cette histoire il m'arrive d'en rire. Force est de reconnaître qu'elle m'avait fait grandir en sagesse et apprit qu'il fallait se méfier de son entourage le plus proche. Toute personne a différentes facettes de personnalité, et on a beau côtoyer une personne pendant des années, la vie ne nous laisse le temps de les explorer toutes. Le coup de poignard au dos pouvait provenir de n'importe qui, n'importe quand et n'importe comment. Donc méfiez-vous !
Les jours passèrent donc et Ami repoussait toujours l'échéance : en effet, cette folle n'avait toujours pas annoncé à ses parents qu'elle était enceinte et son état de grossesse avançait à grands pas. Je faisais de mon mieux pour la ramener à la raison, mais j'échouais littéralement car elle me sortait toujours une excuse bidon. Je la soupçonnais au fond de garder espoir de voir Romain réapparaître dans sa vie et d'endosser son rôle de père. Mais, vous savez ce qu'on dit non ? « Ce que femme veut, Dieu veut ». Le destin semblait nous sourire à elle et moi quelques jours plus tard. Romain est venu chez moi un certain samedi soir aux environs de 20heures. Quand il toqua à ma porte, j'ouvris de suite sans demander qui c'était. J'étais persuadée que c'était ma voisine Hortense, une congolaise très gentille qui venait taper la causette ou m'offrir un repas. C'était une femme d'une quarantaine d'années très genereuse. Bref, ainsi, quand j'ouvris la porte et vis Romain devant moi, j'avais eu la réaction de quelqu'un qui aurait vu un fantôme. Je ne m'imaginais vraiment pas le voir chez moi.

- Romain : Coucou Kira. Ami est là ? Je dois lui parler, s'il te plaît.

Je me suis glissée furtivement dehors en le repoussant et en fermant la porte derrière moi. Prise d'un accent de colère, j'empoignais le col de sa chemise avec toute la force de mes faibles muscles et le plaqua au mur.

- Moi : Connard ! Si tu es venu pour la faire souffrir tu vas m'entendre. Tu n'es pas foutu d'assumer et tu te permet de venir remuer le couteau dans la plaie. Tu me dégoûtes ! Qu'est ce que tu lui veux ?

Eh oui, je m'étais proclamée héros des temps modernes : Kirawoman. Lol. Quand il s'agissait de mes amis, je ne lésinais point à employer les grands moyens, je ne laisserai personne faire souffrir ma Ami chérie, déjà que la pauvre en avait vu de toutes les couleurs.

- Romain : Roorh c'est bon Kira. T'excites pas ! Je veux juste lui parler, pas lui planter un couteau dans le ventre. Laisse-moi entrer.

- Moi : Tu t'attendais à quoi ? Un accueil royal peut-être ? Je n'allais pas te déballer le tapis rouge après que tu aies fui tes responsabilités. Toutefacon, c'est à Ami de decider si elle veut te parler ou pas. Et crois-moi mon grand, tu es mal barré.

Romain devint aussitôt rouge. Je ne sais pas vous, mais moi quand je vois les Blancs changer de couleur automatiquement selon leurs émotions, ça me fait trop marrer. Et dire que leurs ancêtres avaient eu le toupet de nous appeler « hommes de couleur ». Je cedais enfin et lui ouvrit la porte en le devançant. J'étais toute aussi intriguée que lui de savoir comment Ami réagirait à sa vue. Cela faisait des mois depuis la dernière fois, qu'ils s'étaient vus, et je pouvais imaginer comment il était douloureux de faire face à une grossesse toute seule sans le soutien du père de l'enfant qu'on porte. Ami était affalée devant la télé et mangeait des chips. Elle allait bientôt exploser à ce rythme. Je me demandais d'ailleurs si ce n'était pas dangereux pour le bébé qu'elle se goinfre ainsi. Elle avait mis une robe bleue africaine qu'elle ne quittait plus depuis quelques jours. Elle ne tarda pas à remarquer notre présence, et si elle fut surprise de voir Romain, elle n'en fit rien paraître. J'admirais son calme olympien, sa maîtrise de la situation. Ami était une femme forte. Des personnes de sa trempe, il y'en avait très peu. Ce qui est sûr, c'est que son futur bébé aura pleins de raisons d'être fier de sa maman. Elle fit comme si elle n'avait pas vu Romain et continuait de mâter sa série, tout en mâchouillant ses chips. La situation était vraiment cocasse et je me retenais de rire. Le pauvre Romain ne savait pas où se mettre et n'osait pas briser le silence. Bon, je me décidais enfin à lui donner un coup de main.

- Moi : Ami, Romain est là ! Il souhaite te parler.

Elle m'ignora royalement et se replongea de plus belle dans sa série.

- Romain : Kira, tu peux nous laisser seuls s'il te plaît.

Bon bah, je voulais bien les laisser seuls mais j'avais un appartement à peine 25 mètres carrés, et même si je me refugeais dans les toilettes, je ne perdrai aucun mot de la conversation. Et pour être franche, je n'avais aucune envie de partir et j'étais très curieuse d'en découvrir l'issue. Résignée, je m'apprêtais à partir chez Hortense ma voisine, quand Ami daigna enfin ouvrir la chose qui lui servait de bouche. Elle aboyait furieusement.

- Ami : Non Kira. Tu ne vas nulle part. Tu restes ici ! Romain, si tu as quelque chose à dire, dis le en sa présence. Je n'ai rien à lui cacher. C'est ma meilleure amie et elle a su me tendre le bras quand tu l'as lâché au pire moment.

Le pauvre Romain. Tantôt, il regardait le plafond, tantôt, c'était le bout de ses chaussures. Il se lanca enfin à l'eau :

- Romain : Très bien ! Comme tu veux.

Il souffla très fort et annonca :

- Romain : Ami, je m'excuse platement pour mon comportement irresponsable. J'ai été bête de paniquer et de suivre les conseils de ma mère. Bref, je ne veux en aucun cas ressembler à mon père, qui nous a abandonnés, ma mère et moi, depuis mes 5ans. Je veux prendre mes responsabilités et offrir à ce gosse une figure paternelle. Je te demande donc de revenir à la maison s'il te plaît. Je parlerai à tes parents. Et on fera le nécessaire pour obtenir leur pardon


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Mamaaa Miaaa ! C'est l'homme qui a peur sinon y'a rien

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