PARTIE 47

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Diaba prit les devants et s'avança vers eux, en leur souriant avec affabilité, comme toute parfaite maîtresse de maison qui se respecte.

- Diaba : Khaled, Momo, contente de vous voir les gars. C'est gentil d'être venu.

- Momo : Merci à toi, de nous avoir invités.

Khaled ne disait rien, il se contentait juste de sourire poliment. Je pense qu'il ne m'avait pas encore vue. Ils firent la bise à Diaba, pendant que Yima et moi restions en retrait. Avec un peu de chance, il ne me verrait même pas, qui sait ?

- Diaba : Les mecs, je vous présente mes deux meilleures amies : Rayima et Kira.

Ils se sont retournés vers nous enfin, et mes yeux ont croisé ceux de Khaled. Inutile de vous dire que dès que je le vis, mes sentiments ont ressurgi, d'une manière encore plus intense. Cet amour était juste une malédiction. J'étais déchirée entre ce sentiment d'amour fou, et une rancœur viscérale. La surprise se lisait sur son visage. Il me fit la bise, néanmoins.

- Khaled : Kira !!! Waow, je ne m'attendais pas du tout à te voir ici. Je ne savais même pas que tu connaissais Diaba. T'es à Ouaga depuis quand ? Tu vas bien ?

- Moi : Je vais bien, merci. Et toi ?

- Khaled : ça va, tranquille.

Son pote Momo, qui conversait pendant ce temps avec Yima, l'interpella et ils partirent rejoindre leur groupe d'amis. Ouf ! Sauvée par le gong. Je n'avais aucune envie de taper la conversation avec lui, comme si de rien n'était. Je lui en voulais toujours de sa réaction excessive lors notre rupture. Je n'étais vraiment pas prête à laisser cet épisode derrière moi.

- Yima : Kira, Khaled est juste trop trop trop beau. Je comprends pourquoi Diaba et toi vous avez flashé sur lui.

- Moi : Mouais, il est beau certes, mais n'oublie pas que « c'est un gros con », pour reprendre ton expression.

- Yima : En tout cas, je ne suis pas aveugle. J'ai bien vu la manière dont il te regardait : il a toujours des sentiments pour toi, c'est clair comme de l'eau de roche.

- Moi : Pffff, je m'en fou. En ce moment, je ne veux qu'une seule personne, et il est bien loin de moi, hélas !

- Yima : Tu aimes Michael ?

- Moi : Non. Euh, pas encore en tout cas.

- Yima : Il est parfait d'accord, mais tu ne l'aimes pas. Et, de plus, vous deux ensemble, c'est mission impossible. Si j'étais toi, je me remettrai soit avec Khaled, soit je tournerai la page de Michael et de Khaled en me trouvant un autre mec. Dans tous les cas, tu sais que Mike et toi, c'est mort. A quoi bon te torturer ?

Yima avait raison. La vérité fait toujours mal. Mais je me devais de l'accepter : avec Mike, une relation acceptée par nos familles respectives, était quasi impossible. Il ne pouvait se résoudre à se convertir à l'Islam, et je n'allais pas le blâmer pour ça. Toutefois, je ne pouvais aller à l'encontre de mes traditions et de la volonté de ma famille. Donc, je ferai mieux de me le sortir de ma tête.

Bref, l'anniversaire battait son plein. Tout le monde avait l'air de s'amuser, sauf moi qui passait mon temps à cogiter. Je n'avais plus le cœur à la fête. Je m'étais d'ailleurs mise à l'écart. Diaba vint me trouver pour me présenter Sharif, son copain. Il était super gentil, et assez mignon. Très timide aussi : en ce sens, il me rappelait Romain.

- Diaba : Pourquoi tu t'éloignes comme ça toi aussi, Kira ? Si je savais que le fait de l'inviter allait te mettre dans cet état, je ne l'aurai jamais fait.

- Moi : Mais non, t'inquiète, je vais bien, j'avais juste besoin d'un peu de calme. Puis, comme tu dis, je l'aurai rencontré tôt ou tard, Ouaga est si petit.

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