Moment toujours raconté par Khaled :Perdu dans mes pensées, j'en avais même oublié de lire le texto de Kira. Il disait : "Je sais que je t'ai fait du mal mais je m'en excuse. Pardonne-moi Khaled. Même le bon Dieu nous pardonne nos péchés ". Non mais pour qui me prenait cette fille ? Si elle pense qu'elle allait me tromper avec Ouaga tout entier pour après, obtenir facilement ma miséricorde, elle se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate. Je n'étais pas Dieu le Clément, le Miséricordieux. Dieu pardonne ? Eh bah, moi, je n'étais pas Dieu. Je fus tenté d'ignorer ses messages, tout comme sa multitude d'appels d'hier soir, mais je me devais de mettre fin à cette mascarade. Je lui répondis donc d'une manière très sèche, directe et sans détours, et qui saurait clore le débat à jamais.
Je ne lui pardonnerai jamais ni le fait de m'avoir trompé au vu et au su de tous, en abusant de ma confiance et de ma naïveté excessive, ni le fait qu'elle m'ait caché que sa mère était contre notre idylle naissante. Et même si je décidais de lui accorder une seconde chance, je ne voulais pas continuer une relation basée sur des cachotteries et des mensonges : si Kira et moi devions nous remettre ensemble, nous devrions en mettre au courant nos parents respectifs. C'était ça ou rien ! Et vu qu'on n'aurait pas l'accord de sa mère, cette relation était carrément vouée à l'échec. Cela ne servirait donc à rien de recoller les morceaux pour une chose qui n'en valait pas la peine. Cette rupture était la solution idéale : pas de cœurs meurtris, pas de tiraillements entre mère et fille....
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Moment raconté par Kira :
Après lui avoir envoyé ce message qui se présentait comme ma dernière voie de recours, je suivis le conseil de mon père, et commençai donc à m'apprêter. J'en étais à m'habiller et à ranger tous mes gadgets électroniques dans mon bagage à main quand mon portable sonna. Ça y'est !!!! J'avais enfin une réponse après plus de 48H de torture mentale. Khaled était un vrai bourreau ! Ce fut donc avec une certaine appréhension que j'ouvris son sms, en espérant de tout mon cœur et de toute mon âme, qu'il m'annoncerait qu'il serait à l'aéroport. Eh oui, malgré son lourd et long silence, je n'arrivais toujours pas à me résigner à accepter sa décision. Mais sa réponse tranchante me fit l'effet d'une douche froide. Elle disait mot pour mot : « Tu veux mon pardon ? Eh bah, tu l'as. Je te pardonne de tout mon cœur. Mais STP, oublie-moi. Toi et moi, c'est fini, et rien, ni personne, ne pourra me faire changer d'avis. Ne m'écris plus, et ne m'appelle plus STP. Merci. ».
Waow. Le verdict était enfin tombé. Bravo Khaled ! Merci de foutre en l'air notre relation. Même si elle n'avait duré que deux infimes mois, elle avait été la plus enrichissante en termes d'expérience, et d'émotions.
La pilule était très dure à avaler : Khaled ne voulait plus de moi, et il me l'avait explicitement fait savoir à travers son sms. Il est vrai que j'étais plus que consciente du fait que j'étais la principale coupable dans cette histoire. Mon infidélité en était le point départ, mais je trouvais la sentence rudement sévère. Toute relation amoureuse requiert des concessions et entre autres une compréhension mutuelle, une communication sans failles, et une tolérance réciproque. Mais Khaled n'avait rien compris à cela apparemment, vu que Monsieur restait intraitable.
J'étais tellement sonnée par son message que mes larmes refusaient de sortir de leur loge.
« Rien, ni personne, ne pourra me faire changer d'avis. », avait-il dit. Sa phrase avait le mérite d'être claire. J'étais certes très amoureuse de lui, mais de là à continuer à supporter ses rejets incessants, non merci ! Il est l'heure de tourner la page pour toi, Kira. Il ne voulait plus de toi, passe à autre chose. Toutefois, c'était plus facile à dire qu'à faire. Je ne devais pas me contenter de tourner la page, il me fallait aussi entièrement déchirer le chapitre dédié à Khaled.