PARTIE 39

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Je pénétrais enfin dans mon appart, dans un état d'hébétude complète. Je n'arrivais pas à réaliser que Michael venait de m'embrasser. Je ne vais pas faire la sainte- nitouche : j'avais énormément apprécié son baiser fougueux et passionné. Ça me changeait de ceux de Khaled doux et empreints de tendresse. Ouh-là ! Il ne fallait surtout pas que mes pensées se dirigent vers Khaled, sinon j'allais être dans de beaux draps. Ma démarche visant à oublier Khaled avait à peine commencé, et était loin d'avoir atteint sa phase terminale. Donc, m'autoriser à penser à mon rancunier d'ex ne ferait que briser l'embryon de mon processus d'oubli avant sa naissance.

Bref, cette nuit-là j'eus vraiment du mal à m'endormir, je n'arrêtais pas de repenser à ce baiser échangé avec Mike. Je ne cessais de toucher et de retoucher mes lèvres étrangement brûlantes : ces lèvres si avides n'en avaient visiblement pas assez. Et la cerise sur le gâteau, c'était qu'après être parti, Michael n'avait pas fait signe de vie pendant trois jours. Et moi, comme une idiote, je ne pouvais m'empêcher de me tracasser par des questions futiles telles que : que signifiait donc ce baiser ? Lui plaisais-je ? Etait-ce seulement une leçon, ou il avait vraiment eu envie de m'embrasser ? Est-ce que ce baiser m'engageait dans une relation avec lui ? Il faut avouer que je ne l'avais pas repoussé un seul instant durant ce flirt, puisque j'étais prise de court, et.... j'avais beau le nier, mais j'en avais autant envie que lui. J'espérais juste que ce baiser ne m'engageait à rien, car je n'étais vraiment pas prête à me relancer dans une relation amoureuse.

Inutile de vous dire qu'Ami n'est pas rentrée ce soir-là à la maison, vous l'aurez deviné. Elle m'avait juste envoyé un texto disant : « Je passe la nuit chez Rom. Ça s'est arrangé entre nous, mais avec les vieux, c'est loin d'être gagné. Je t'expliquerai tout demain. Bisous ma belle. ».

Ami s'est pointée le lendemain, vers 10h, alors que j'étais en pleine grasse matinée, et bizarrement rêvant de fameux yeux marron noisette. Hummm ce rêve (ou cauchemar, devrais-je plutôt dire) ne présageait rien de bon. Je ne souhaitais m'attacher à personne pour le moment, et encore moins à ce prétentieux de Michael.

- Ami : Lève-toi, paresseuse ! L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.

- Moi : Tu peux parler wesh.... Apparemment, l'échec appartient à ceux qui découchent tard.

- Ami : Haha t'es trop bête, même au pied du lit, tu ne peux t'empêcher de faire des jeux de mots pourris que tu penses être philosophiques. T'es incroyable Kira !!!

Je me levais, la bouche pâteuse et me dirigeais vers les toilettes pour me rincer la bouche, me brosser les dents, me laver le visage.... J'étais incapable de tenir une conversation de si bon matin sans avoir auparavant effectué ma petite toilette du matin. C'était un rituel que je tenais de ma mère : elle nous obligeait à Malick et moi de le faire, avant d'entamer quoi que ce soit dans la journée.

- Moi : Tu as l'air plutôt en forme pour quelqu'un qui s'est engeulé avec ses parents. Je m'attendais à des cris et à des pleurs.

- Ami : Pfff, je ne suis pas toi. Tu pleures pour rien, fais une dépression pour rien, bref en un mot tu es une blanche dans un corps d'un black.

Je lui jetais à la figure l'oreiller que je tenais, pour la faire taire. Une vraie pie celle-là, avec des répliques à vous clouer le bec.

- Moi : Alors, soit tu me racontes comment ça s'est passé, soit tu la fermes.

Eh ouais, avec Ami et moi, toutes nos conversations étaient pareilles, sans équivoque : on ne faisait que se clasher, mais derrière ces petites querelles, se cachait une grande amitié invincible. On savait à quel moment précis arrêter nos petites « batailles », et être présente l'une pour l'autre.

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