PARTIE 6

452 52 1
                                    

Quoi ? Ismaël avait appelé ma mère ? Quand ça ? Comment ça ? Mais pourquoi ?

Les questions s’enchainaient dans mon esprit brouillé. Ma mère continuait son long et interminable monologue. Je ne faisais même plus l’effort de l’écouter. J’étais juste tétanisée par ce qu’elle venait de m’apprendre. Je ne comprenais vraiment plus : à quoi jouait Ismaël ? Pas plus tard qu’il y’a deux jours, ce salaud faisait le repentant et me jurait son amour. Il parlait même de mariage. Alors, à quoi bon ternir mon image et me faire passer pour une petite amie volage, aux yeux de la personne qui m’était la plus chère au monde : ma mère ? A moins que ça soit encore une des satanées manigances de Monica la garrce ? Ma mère interrompit mes pensées :

- Ma mère : Kira, c’est à toi que je parle ! Tu pourrais au moins dire quelque chose pour ta défense ou t’excuser tout simplement.

- Moi : Je n’ai rien à te dire Maman. Si tu préfères accorder de l'importance aux paroles d’un infidèle atteint de mythomanie, plutôt qu’à celles de ta propre fille que tu as élevée depuis la naissance, ça ne regarde que toi.

Je ne me reconnaissais plus parler, ma voix d’habitude haut perchée, était devenue assez rauque et le ton que j’employais, était par-dessus-tout froid. Je me dirigeais vers la porte d’un pas vif, et sortit de la chambre, sous le regard déconcerté de ma mère. Je savais que j’avais touché un point sensible. Je détestais me disputer avec elle, et encore moins me comporter d’une manière mal-élevée, mais là, elle avait vraiment déconné : elle me connaissait mieux que quiconque au monde, elle aurait pu deviner que je n’étais pas capable d’une telle chose, ou au pire, elle aurait pu m’accorder le bénéfice du doute.

Mais notre affrontement était loin d’être fini. Elle me rejoignit dans ma chambre et ferma la porte en la claquant.

- Ma mère : Je suis ta mère, je t’ai porté neuf mois dans mon ventre, et tu me dois respect. Que ce soit la dernière fois que je te parle, et que tu te permettes de t’en aller, avant que j’aie terminé. Petite impolie !

Je restais aussi muette qu’une carpe, mais ne pouvant plus me retenir, je lui dis :

- Moi : Non ce n’était pas neuf mois Maman, c’était 7 mois seulement ! lol Je suis prématurée, t’oublies ?

Elle eut un sourire imperceptible. Apparemment ma petite blague effrontée avait un peu détendu l’atmosphère. Je sortis de mon sac mon portable et l’allumai. Je fis quelques manipulations dessus et le lui tendis, une photo était nettement visible sur l’écran.

- Ma mère : C’est quoi ça ?

- Moi : C’est Ismaël Maman ! Tu ne le reconnais pas ? Observes le bien, tu sauras reconnaitre son gros nez.

- Ma mère : Oui, je vois bien que c’est lui. Mais je ne comprends pas… Ces ongles, ces cheveux de blanc là….C’est une fille là à coté non ? Où est-ce que t’as pris cette photo ?

- Moi : C’est Monica, une blanche qui était dans la même classe que lui. Je les ai surpris un aprem dans son appartement, en train de…Bref, elle m’a envoyée cette photo pour me narguer. Apparemment, Ismaël ne sait pas que j’ai cette photo en ma possession. Il m’a trompée Maman. Il m'a trompée  !!!!

J’avais beau faire ma forte devant tout le monde, mais devant ma maman, je restais une éternelle petite fille. Elle seule avait le don de me comprendre, et de sécher mes larmes intarissables. En gros, je lui racontais tout dans les moindres détails. Elle n’en crut pas ses oreilles. Elle allait même jusqu’à le traiter de monstre sans cœur. Elle avait réussi à apaiser tous mes tourments et nous sommes restées dans ma chambre à parler des heures et des heures, jusqu’à ce que mon diable de petit -frère nous interrompit et nous rappela qu’on devait aller chez ma grand-mère. Néanmoins, ma mère me confisqua mon portable, je ne sus d’ailleurs pourquoi et je la suspectais, de vouloir fouiller dans mes messages pour vérifier l’existence de ce "blanc marié".

Destins liésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant