PARTIE 35

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J'ai enfin lâché mon livre et daigné lui accorder un regard, les yeux écarquillés devant une telle prétention. Je fus encore tentée de garder le silence, mais je n'étais pas de nature faiblarde et à me laisser écraser comme une vulgaire mouche.

- Moi : Votre maman ne vous a pas donc appris à vouvoyer les inconnus ? Et pour votre info, sachez que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Donc, je ne vais pas perdre mon temps à vous sortir des arguments en faveur de la saga de Stéphenie Meyer.

- Le mec : Et toi donc ? Ta maman ne t'a pas donc appris à ne pas parler aux inconnus ?

Il me cloua le bec de suite mais je ne voulais pas perdre la face. Il fallait absolument que je lui sorte une réplique. Intérieurement, je me demandais de quelle origine il pouvait bien-être, il avait un léger accent anglophone.

- Moi : Oui mais elle m'a aussi appris à répondre aux gens qui me parlent. Quoique j'aurai du m'abstenir sur ce point parce que vous me faites carrément perdre mon temps.

- Le mec : En même temps, si tu n'étais pas en train de me mater, tout cela ne serait pas arrivé. Tu m'as tellement maté que j'en avais des frissons. Regarde-moi doucement toi aussi ! Je sais que je suis beau mais je ne vais pas m'envoler, prends ton temps.

Il se mordillait les lèvres et triturait ses cheveux (trop beaux en passant ) en me disant cela. Non mais quel culot ! Ce mec était malade. Il se savait beau et en jouait. Pfff c'était surement le genre de mec habitué à recevoir des compliments et tellement narcissique qu'il était persuadé de ne jamais pouvoir passer inaperçu auprès d'une fille.

Sur ce coup-là, j'avais décidé tout bonnement de l'ignorer. Ne disait-on pas qu'on ignore les imbéciles par le silence ? Ce mec était le pire imbécile sur terre. Je résistais difficilement à l'envie de l'étrangler. Je pris mon livre, et j'avançai la tête haute vers la caisse afin de régler mon achat. Mais avant cela, il fallait que je récupère Ami toujours scotchée au rayon Musique. Dès qu'elle m'aperçut, elle me dit :

- Ami : Eh mon Dieu, qu'est ce qui se passe donc ? Kira qui quitte le rayon des Livres sans que personne n'aille la chercher ? C'est du jamais vu !!!! Qué pasa ?

- Moi : Pfff Ne m'en parle pas. J'ai fait la rencontre d'un personnage fort détestable. Il a pourri ma journée cet énergumène.

- Ami : Allez souris à la vie, tu viens de réussir ta soutenance.

Très vite, j'ai oublié ce petit incident de la journée en papotant avec Ami.  Nous nous apprêtions d'ailleurs à fouler la sortie de la librairie lorsque je revis encore le fameux mec. Je détournais mon regard de suite, mais j'eus le temps de l'apercevoir venir à notre rencontre. OH MON DIEU ! Il n'allait donc jamais me lâcher ce con là ?? Il vint vers nous et à ma grande surprise il s'adressa à Ami , avec un sourire charmeur :

- Le mec : Excusez-moi de vous aborder ainsi Mlle, auriez-vous une minute à m'accorder ?

Nan mais j'hallucine ! Pire : Ami lui souriait à son tour, comme une conseillère de vente face à un client:

- Ami : Pas grave, je vous en prie. Que puis-je faire pour vous ?

- Le mec : En fait, j'ai récemment emménagé dans la ville, donc je ne connais pas grand monde ici du coup. Et comme je tiens trop à mes cheveux pour les faire maltraiter par les salons de coiffure, je me demandais si vous sauriez tresser, par hasard ? Je vous paierai bien-sûr !

J'espérais de toutes mes forces qu'Ami allait refuser. Mais c'était trop demander : elle était extrêmement douée pour les tresses et adorait s'adonner à cette activité. Jovialement, elle lui répondit :

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