Chapitre 33 - So comfortable, we cannot see the trouble, the trouble

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Mercredi 15 mars

La nuit est déjà tombée en cette fin de journée et je suis confortablement installée sur mon canapé, dans les bras d'Ethan qui m'a rejoint il y a quelques dizaines de minutes maintenant. Comme à son habitude, dès qu'il arrive chez moi il se débarrasse de son costume d'homme d'affaire et enfile son bas de jogging gris clair en coton souple. A mon grand bonheur, il ne porte jamais de T-shirt et déambule torse-nu entre mes murs. Autant vous dire que mes mains sont pratiquement constamment posées sur sa peau légèrement halée qui m'appelle toujours plus fort.

Nous sommes rentrés de Stanage Edge il y a un petit plus d'un mois maintenant. Notre séjour a été plein de surprises. Grâce à Ethan, j'ai côtoyé la beauté de la nature et j'ai surtout découvert une force insoupçonnée que je gardais précieusement au plus profond de moi. Après avoir gravi cette montagne que je n'oublierai jamais, nous avons continué notre périple en enchainant les randonnées et les nuits d'amour dans les petits refuges mis à la disposition des visiteurs. Pendant quatre jours, il n'y avait que nous. J'admirais mon horizon dans son regard marron si expressif tandis que mon homme calait sa respiration sur la mienne pour mieux se retrouver. Jamais de toute ma vie je ne m'étais sentie autant en osmose avec une autre personne. De doux frissons se posent sur ma peau lorsque je plonge dans mes souvenirs et Ethan me serre imperceptiblement plus fort contre son torse, comme s'il savait que je revivais à nouveau ces moments heureux.

Le dernier jour de notre escapade, je me suis réveillée à l'aube avec un immense sourire greffé sur le visage. Je n'aurais pas su vous dire pourquoi je me sentais si bien mais je m'en fichais. Je savourais juste cette sensation si enivrante qui avait pris possession de tout mon être sans que je ne sache la contrôler. Ce matin-là, Ethan m'observait avidement. Il épiait chacune de mes réactions avec un regard si pétillant de bonheur que je n'ai pas eu besoin de lui dire ce que je ressentais. Il le savait déjà. Avec la plus grande délicatesse, il m'a alors fait basculer sur lui et nos deux corps nus se sont enfin entremêlés.

Nous n'avons prononcé aucun mot, seuls nos corps parlaient pour nous. Nos caresses se promettaient, nos baisers nous fusionnaient et notre connexion explosait. Pour la toute première fois, nous avons fait l'amour dans le silence absolu. Nos regards ne se sont jamais quittés quand nos corps dansaient sensuellement l'un dans l'autre mais quand le plaisir s'est fait trop intense, Ethan a délicieusement avalé tous les petits gémissements sourds qui m'échappaient. Le bruit de nos bouches qui, après la collision, s'appartenaient l'une à l'autre a simplement complété la symphonie de nos deux corps unis. Au moment où tout mon être venait tout juste de goûter au plaisir ultime, ma tête est retombée sur son torse. Les battements délirants de son cœur me font encore vibrer aujourd'hui. C'est exactement à cet instant que j'ai failli lui dire « je t'aime ». Mon corps, mon cœur et mon âme s'étaient liés contre ma raison mais la peur qu'il ne partage pas mes sentiments a pris le dessus. J'ai ravalé cet aveu et je me suis contentée de poser ma main sur son organe vital pour me rassurer.

Je crois qu'il est inutile de préciser que notre voyage n'a fait que consolider nos liens. Ethan ne s'est jamais montré aussi apaisé que depuis notre retour. Enfin, si je suis tout à fait exacte, une seule ombre a terni notre aquarelle de couleurs éclatantes. Quelques heures après notre moment intime, alors que nous étions en train de rejoindre la dernière surprise qu'il m'avait réservée, Ethan s'est éloigné pour répondre à un appel. Il se tenait de dos à plusieurs mètres de moi si bien que je n'ai pas pu connaitre l'objet de ce coup de téléphone mais j'ai amèrement compris que sa réalité parisienne le rattrapait. J'ai eu envie de m'approcher de lui mais ses muscles tendus et ses doigts qui tiraillaient rageusement ses mèches brunes m'ont clouée sur place. Quand il m'a rejoint, j'ai immédiatement remarqué qu'il évitait mon regard. Mon ventre s'est violemment noué quand j'ai d'abord cru que quelque chose de grave s'était produit mais j'ai compris ce qui se tramait dans mon dos quand j'ai réussi à planter mon regard dans le sien malgré lui.

Malgré nous (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant