Chapitre 34 - How come people struggle, how come people break your heart ?

4K 281 593
                                    

Jeudi 23 mars

Je ne veux pas sortir de mon lit. Mon réveil a sonné depuis plusieurs dizaines de minutes maintenant mais je n'arrive pas à me résoudre à quitter mes draps. Je les remonte sur mon visage et ferme les yeux tout en humant longuement leur odeur. Son odeur. Il a envahi mes nuits et désormais, je refuse de respirer un autre oxygène que le sien.

-Tu es courant que le siphon de ta douche était complètement bouché ? m'interpelle Ethan en rentrant dans ma chambre.

Il ne porte qu'une serviette de bain blanche négligemment nouée autour de ses hanches et quelques gouttes d'eau ruissellent le long de son torse. Ma bouche se fait tout à coup sèche et je peine à déglutir, totalement subjuguée par la beauté du spectacle que mon homme m'offre de bon matin. Son regard s'attarde quelques secondes sur mon visage avant que son petit rictus arrogant ne prenne place sur ses lèvres. Prise en flagrant délit, Candice ! Je secoue rapidement la tête pour me concentrer sur ce qu'il veut me dire. Mais quand je vois quelques gouttes emprunter le chemin qui part de son nombril pour descendre entre le V de ses hanches et s'enfoncer à l'intérieur de sa serviette de bain, je me dis que ce ne sera pas chose facile.

-Quoi ?

-J'ai débouché le siphon de ta douche, tu avais une tonne de cheveux coincés dedans.

-Ah oui, c'est vrai que depuis quelques jours c'était un peu l'inondation à chaque douche. Merci.

Il s'assoit doucement sur le bord de mon lit avant de passer son bras gauche à hauteur de mes hanches, de manière à me faire prisonnière de son corps. Il se penche alors au-dessus de mon visage et je ne peux empêcher mon cœur de s'emballer légèrement.

-Tu perds quand même énormément tes cheveux, tu ne trouves pas ?

Son petit air suspicieux ne m'annonce rien de bon. Je sais qu'il a raison et que depuis plus d'un mois maintenant, je perds des poignées de cheveux à chaque fois que je les brosse mais ce n'est pas très grave. Il faut juste que je pense à m'arrêter à la pharmacie acheter des comprimés.

-Oui je sais mais je vais prendre des compléments pour arrêter de les perdre. Ce n'est pas grave.

Et sans lui laisser le temps de répondre, je me redresse sur mes coudes et caresse ses lèvres des miennes. Immédiatement, il libère un grognement et agrippe mes cheveux pour approfondir notre baiser. C'est exactement nous, ça. Cette fougue, ce besoin irrépressible de toujours fusionner le plus intensément possible. C'est ce qui fait aussi que nos séparations sont si douloureuses. Ethan part cet après-midi pour une semaine de rendez-vous professionnels dans le sud. Quand il m'a annoncé cette nouvelle il y a quelques jours, j'ai fait semblant que mon cœur ne venait pas de se décrocher de ma poitrine pour se lancer dans une chute interminable. Peut-être que j'exagère, peut-être qu'il faudrait que je relativise mais je n'y parviens pas. L'idée de passer sept longues journées et sept longues nuits sans voir Ethan me coupe le souffle.

Notre baiser s'intensifie encore quand le corps d'Ethan se colle brutalement contre le mien et qu'un petit gémissement de plaisir s'échappe de mes lèvres. J'envoie valser le drap puis je libère un soupir de soulagement au moment même où nos peaux se retrouvent. Ethan se décale pour s'allonger de tout son long sur moi, sans jamais abandonner mes lèvres. Une fièvre brutale s'est emparée de nous, nous nous laissons maintenant porter par les vagues du désir qui pulse dans nos veines. Alors que mes mains quittent ses cheveux pour défaire sa serviette de bain, j'entends son téléphone sonner. Notre bulle se désintègre, notre moment de fougue s'évapore. Ethan se relève en maugréant alors que je soupire bruyamment de frustration. On ne va pas se voir pendant une semaine, vous ne pouvez pas nous laisser tranquille ?

Malgré nous (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant