Chapitre 11 - Like a powerful drug I can't get enough of

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Lundi 5 décembre

Il est 19h, je me trouve dans le bureau de Mr Archer et nous travaillons encore et toujours sur le dossier Royal Beauty. Depuis mercredi, nous nous rejoignons ici d'un tacite accord lorsque les locaux commencent à se vider. La nuit est déjà tombée et seule une lampe de bureau éclaire la pièce offrant une ambiance tamisée et chaleureuse.

L'atmosphère est totalement différente de tout ce que j'ai connu jusqu'à maintenant avec mon patron. Nous échangeons, nous travaillons ensemble et son ton est sérieux mais pas autoritaire. Mais je n'irais pas jusqu'à dire que l'ambiance entre nous est détendue. Pour ma part, il m'est impossible d'être détendue en sa présence. Je suis beaucoup trop troublée par son attitude et je reste encore sur la réserve. J'ai trop peur du retour de flamme qui peut arriver à tout moment. Mr Archer est comme un volcan en sommeil, il est beau et majestueux, il attire les regards mais la moindre secousse peut provoquer une coulée de lave brulante qui engloutirait tout sur son passage. Et je ne veux pas faire partie des dommages collatéraux.

Les soirs où nous avons travaillé dans son bureau, Mr Archer a décrété vers 20h qu'il était temps de faire une pause pour reprendre des forces. J'ai été surprise de découvrir qu'il avait fait livrer des repas que nous avons dégustés en discutant de tout et de rien. Au détour de quelques sushis, il m'a questionnée sur des sujets bateaux tels que la politique ou les actualités mais il ne s'est jamais aventuré sur des terrains plus personnels. Tant mieux, je ne souhaite pas raconter ma vie privée à mon patron et j'aurais encore moins aimé devoir lui signifier où sont les limites. La seule fois où je lui ai dit non, j'ai failli affronter une tornade et je ne veux surtout pas recommencer.

Cependant, même si je tente de conserver mon masque professionnel et distant, je dois bien reconnaitre que plus les heures en sa compagnie passent, plus je faiblis. Mon boss a pris l'habitude de s'asseoir à côté de moi, de ne maintenir qu'une faible distance entre nous et ses effleurements fugaces sont devenus monnaie courante. Les sursauts incontrôlés de mon coeur aussi. Il agit nonchalamment, comme si notre proximité si déstabilisante était naturelle et que je ne devrais pas me poser tant de questions. Mais j'en suis incapable car j'ai bien compris ce qui est en train de se passer. Ethan Archer tisse silencieusement sa toile autour de moi et je deviens petit à petit sa captive. J'ai beau me débattre et me raisonner, je suis prise dans ses filets et finalement, je ne sais pas si j'ai réellement envie d'en sortir.

Comprenez-moi, cette place est si enivrante ! Chaque caresse que je perçois sur mon bras ou mes jambes déclenche un feu d'artifice dans mon ventre. Sentir son souffle chaud frôler furtivement mon oreille fait monter la température de mon corps de plus de dix degrés en quelques secondes. Je deviens guimauve quand son regard électrisant se pose un peu trop longtemps sur moi. Je sens ses iris marrons qui hantent mes pensées me regarder avidement et j'en tremble. Mais je tiens bon. De toute façon, que pourrait-il se passer à part une situation extrêmement gênante dans laquelle mon patron s'amuserait avec moi tandis que moi, je me débattrais avec mes principes et ma culpabilité ?

En revanche, si succomber m'est formellement interdit, je m'autorise désormais à profiter. Je ne peux plus nier le fait que l'attirance que je ressens pour mon patron est fulgurante. Chaque rapprochement physique aussi furtif soit-il me plonge dans un état que je n'avais jamais connu jusqu'à maintenant. Si cela m'effrayait jusqu'à la semaine dernière, je m'en délecte aujourd'hui. C'est ainsi que lorsqu'il se rapproche dangereusement de moi, je ne tremble plus de peur mais d'excitation. Je ne recule plus quand il pose négligemment son bras sur le dossier de ma chaise mais je baisse discrètement la tête pour faire semblant d'être concentrée sur le dossier en cours et ainsi ressentir plus intensément son souffle chaud dans ma nuque. J'ai conscience que ce jeu peut s'avérer dangereux mais tant que je ne franchis pas la limite, tout ira bien.

Malgré nous (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant