Chapitre 7 - Shape of you

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Lundi 21 novembre

Après ma journée morose d'hier, je me suis levée ce matin avec une motivation proche du néant. La semaine surchargée qui m'attend n'est rien en comparaison de la réunion à laquelle je vais assister et pendant laquelle je vais devoir supporter mon boss. Je me demande quelle facette de sa personnalité va nous faire l'honneur de sa présence aujourd'hui... Je suis d'avance fatiguée d'avoir à me battre contre sa méchanceté mais peut-être qu'avec un brin de chance, je ne serais qu'une simple spectatrice et que Marina sera seule en première ligne ? Après tout, je viens d'arriver et je ne connais pas le dossier Dior.

Je gare ma voiture sur le parking encore englouti dans la nuit noire et froide de l'automne. Je me dirige en direction de l'entrée du bâtiment qu'aucun employé n'a encore franchie tout en essayant de me motiver mentalement. Je déteste commencer une journée en ayant le moral dans les chaussettes et encore plus lorsqu'il s'agit d'un lundi ! Mon remède anti-déprime pour les matins difficiles est toujours le même : je choisis une tenue que j'adore et je prends le temps de me préparer afin de me présenter sous mon meilleur jour. Il n'y a rien de pire que de se sentir mal dans sa peau lorsqu'on est déjà mal dans sa tête. Ce matin, j'ai donc enfilé une robe bleu marine que j'affectionne tout particulièrement et dans laquelle je me sens belle. Elle parait plutôt sage et classique à première vue puisqu'elle a une coupe droite, des manches trois-quarts, un col rond légèrement évasé sur ma nuque et une longueur classique qui m'arrive quelques petits centimètres au-dessus du genou. Mais la fille sage laisse rapidement place à une femme sexy lorsque je me retourne. Un décolleté en forme de V profond orne l'arrière de la robe et se termine en pointe au milieu de mon dos. A cet endroit, ma peau se dévoile subtilement sous une dentelle fine qui ne cache rien et s'arrête juste au-dessus de ma chute de rein. Cette robe n'a rien de trop osé mais elle me ressemble. Classique en apparence mais... Mes sublimes escarpins bleus que m'a offerts Cassiopée terminent ma tenue et mes cheveux bouclés sont relevés en queue de cheval haute afin de ne rien cacher du haut de ma robe, surtout dans le dos. Mon blouson protège tout l'arrière de mon vêtement et me permettra de déambuler dans les couloirs tout en étant à l'aise. De toute façon, je suis encore seule et vu l'heure matinale, je risque de ne croiser personne. L'étage est encore endormi, seule la machine à café émet son doux ronflement habituel qui m'accompagne jusqu'à mon bureau.

Je commence par allumer mon ordinateur, puis je sors tous mes documents avant de m'installer sur ma chaise et de plonger tête baissée dans le dossier bleu. Au bout d'un certain temps, je relève la tête tout en frottant légèrement mes paupières. Je ressens une sensation inconfortable, mes yeux me brûlent et je mets quelques instants avant de comprendre que je n'ai pas mis mes lunettes. Je me penche pour les attraper dans mon sac à main et ne pas perdre de temps mais j'ai beau le fouiller, je ne les trouve pas. Légèrement agacée de ne jamais rien trouver dans ce sac que j'adore pourtant, je vide son contenu sur mon bureau mais le résultat est le même. Pas de lunettes à l'horizon. Je n'ai pas de problème de vue en général mais je ne supporte pas de travailler sur un écran sans ma barrière de protection oculaire, sans quoi je vais finir à coup sûr la journée avec des yeux rouges et une migraine d'enfer. J'essaie alors de me souvenir où j'ai bien pu les oublier et il me semble les avoir laissées dans ma voiture en arrivant.

Je ne prends pas la peine d'enfiler mon blouson et je me dépêche de redescendre au rez de chaussée. Lorsque j'ouvre la porte qui mène au parking, un vent polaire me cloue sur place et je regrette immédiatement de ne pas avoir pris une minute pour mettre ma veste sur mes épaules. Je baisse la tête et place les mains de chaque côté de mes bras pour me frictionner et adoucir cette sensation glaciale qui me parcourt déjà des pieds à la tête. J'accélère le pas afin d'atteindre rapidement ma voiture et par chance je repère instantanément ma paire de lunettes qui m'attendait sur le siège passager. Je les récupère donc et ne perds pas de temps pour regagner la chaleur du bâtiment. Une fois entrée, je dépose les lunettes sur mon nez et me dirige tranquillement vers l'ascenseur.

Malgré nous (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant