20 novembre

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J'ai froid. On s'est arrêté dans une grange, pas loin de la forêt de Rambouillet, je crois. Je suis collée à Maxime, sous une pile de vêtement, mais le froid est saisissant. Le soleil vient à peine de se lever. J'ai soif aussi. Il faut qu'on trouve de l'eau. Potable.

Maxime se réveille en me sentant bouger. Il me lance son regard d'ourson mal réveillé.

– Il est quelle heure ?

– J'en ai aucune idée. Il nous reste quelle quantité d'eau ?

Il se retourne et attrape le sac. Il sort deux petites bouteilles vides et une grande à moitié vide.

– Plus beaucoup...

– Bon. On va aller chercher de l'eau dans la forêt.

– Tu veux boire l'eau de la forêt ?

– Non, mais on peut essayer de la filtrer. Il faudrait trouver des pastilles de chlore aussi...

Maxime me regarde. Il semble hésiter à me dire quelque chose.

– Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

– On pourrait gagner du temps et se séparer, mais je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose.

– Ça va aller, ne t'inquiète pas. Je me sens bien. Vraiment.

Il fait semblant de me croire.

Je suis partie chercher l'eau et de quoi la filtrer. J'ai pris une petite bouteille et la grande, que l'on a vidé dans la dernière petite bouteille. Je suis partie à travers les jardins vers la forêt. Je suis certaine de trouver ne serait-ce qu'un petit cours d'eau. Maxime est parti chercher les pastilles de chlore. Il doit d'abord trouver une ville avec une pharmacie ou un magasin...

Ça y est, j'ai trouvé un point d'eau. C'est un petit lac, plein de lentilles d'eau, mais ça fera l'affaire. Je remplis la grande bouteille avec l'eau, puis je mets quelques pierres que j'ai ramassé en chemin, des graviers plus ou moins fins, un filtre à café. Je retourne la petite bouteille et je la place au-dessus de la plus grande. Ça fonctionne.

Je rejoins la grange. On s'est donné rendez-vous ici avec Maxime, au coucher du soleil. Je ne sais pas ce que je ferai s'il ne revient pas. Il ne faut pas que j'y pense. J'ai une bouteille d'un litre et demi d'eau presque potable. J'ai de quoi manger pour quelques jours. J'ai un abri. Ça va. Tout va bien.

Je me réveille. Il fait nuit. Maxime n'est pas revenu. S'il te plaît, reviens. Reviens, j'ai besoin de toi. Je ne peux pas aller à La Rochelle toute seule. J'ai besoin de toi. S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, reviens.


U4 - CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant