Nuit du 9 au 10 décembre

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J'erre depuis plusieurs minutes dans les couloirs.

– Maxime ?

Je souffle son prénom. Je m'appuie sur les murs. Ma tête tourne encore. Mais qu'est-ce que j'ai à la fin ? Je marche encore, je veux le retrouver. On s'en ira tous les deux. On s'en ira loin. On ira visiter la France.

– Maxime !

Allez, ouvre une de ces portes. On pourra s'en aller. Toi et moi... Sur les routes...

Je titube. Mes jambes flageolent. Et finissent par me lâcher. Je tombe. Je me rattrape au mur.

– Maxime !

S'il te plaît, réponds...

– Maxime !

Où es-tu ? Reviens...

– Maxime...

Je peux même plus rester assise. Maxime, s'il te plaît...

Maman est là. Juste devant moi. Papa est là aussi. Ils me relèvent. Ils me sourient. Ils ont entendu mes excuses. Ils me disent que rien n'a plus d'importance. Que j'ai fait de mon mieux.

Je pourrais les prendre dans mes bras. Leur dire qu'on s'en fout du passé. Que ce qui compte maintenant, c'est qu'on soit enfin réunis. Qu'il faut qu'on essaye de se comprendre, qu'on soit enfin une vraie famille. Je pourrais. Mais je ne le fais pas. J'en suis incapable.

J'ai encore trop de choses à vivre. J'ai trop de choses à vivre avec Maxime. Il faut qu'on reconstruise le monde. On va commencer par le reconstruire tous les deux. On va s'aimer. Le monde a besoin d'amour. De notre amour. Désolée, Papa. Désolée, Maman. Je sais qu'avec lui, mon amour est en sécurité. Avec vous... Rien n'est sûr.

Il faut que je m'accroche. Que je reste avec lui. 

U4 - CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant