L'avocate est revenue aujourd'hui. Elle m'a dit que je n'étais pas obligée de répondre à toutes ses questions. Et qu'elle voulait toujours me défendre. Elle m'a demandé ce que je comptais plaider pour les affaires sur la drogue.
– Coupable pour la vente. Non coupable pour la consommation.
Je suis restée franche. J'ai répondu autant que je pouvais. Elle a dit qu'en plaidant coupable, ma peine serait moins lourde. Mais je lui ai clairement répondu que je plaiderai coupable pour des délits que j'avais commis. J'ai l'impression qu'elle n'a pas trop apprécié. Tant pis. J'ai encore le droit de diriger ma vie.
Le médecin est venu m'engueuler. Maxime a dû lui dire que je m'étais levée. Du coup, je suis encore plus surveillée que lorsque j'étais interrogée chez les militaires. On m'a même dit que si je me levais encore, il serait capable de m'attacher. N'importe quoi ! Je ne suis pas une folle qu'on doit sangler !
Du coup, je reste couchée. Je m'ennuie. Mais au moins, je ne suis pas attachée. Je dors à moitié. J'ai fait ça une bonne partie de la journée. Surtout que Maxime n'est pas passé pour me distraire un peu. Tant mieux. Il prend enfin soin de lui. Il se repose. Il ne s'occupe plus de moi. C'est bien.
Je m'ennuie quand même. Je n'ai rien à faire. Je regarde autour de moi. Non, rien du tout. Pas même un magazine ou des mots croisés. Allez, je me récite les nombres premiers. Au début, c'est facile. 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19... Oui, je les ai appris par cœur. Non, ça ne sert à rien mais on fait ce qu'on peut pour s'occuper. Je fais ça le plus longtemps que je peux. Aujourd'hui je fatigue rapidement. Je m'arrête à 563.
Il fait déjà presque nuit. Le médecin passe pour une énième fois la tête par la porte. Je le regarde en soupirant.
– Vous avez vu ? J'ai pas bougé de la journée !
– C'est bien mademoiselle Faussette.
– Vous avez pas des feuilles et un stylo ? Ou des sudoku ou des mots croisés ? Je sais pas un truc pour arrêter de me faire chier !
– Je vais voir ce que je peux faire, me lance-t-il en souriant.
Il revient après quelques minutes avec un stylo, un crayon et une gomme et une pile de feuilles.
– Si ça peut vous obliger à rester tranquille !
– Merci !
Il pose tout sur une table qu'il rapproche de moi. Et puis, il me laisse. Je prends des feuilles et mon stylo. Je commence à gribouiller. Je laisse glisser mon stylo sur la feuille. Puis, mon stylo glisse de mes mains. Mes yeux se ferment.

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U4 - Camille
Fiksi PenggemarJe m'appelle Camille. Je travaillais sur les recherches pour éradiquer Ebola. Désormais, je suis accusée de "crime contre l'humanité". Mais je ne suis pas une terroriste. Je ne veux pas aller en prison. Sauf que personne ne peut m'aider. Tout le mon...