24 décembre

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J'ai tellement peur. J'entends qu'ils se préparent dans la salle. Je suis entourée de militaires. « Procès sous haute sécurité ». C'est comme ça qu'ils l'ont qualifié. « Personne nécessitant une protection renforcée ». C'est comme ça qu'ils m'ont qualifiée.

On m'emmène dans le box des accusés. Ils ont tout réaménagé. Rien que pour moi. Super. La séance démarre. Je me lève. Je me présente. Je me rassois. J'écoute distraitement. Je regarde Maxime. Il est un peu plus loin. Je voudrais m'excuser pour ce que je vais faire. Il a fait tellement d'efforts.

J'entends la voix d'Ophélie. Je me lève brusquement.

– Non ! Vous ne pouvez pas me défendre !

Elle me regarde, incrédule. Le juge non plus ne comprend pas.

– Madame Faussette, vous ne voulez pas que votre avocate vous défende ?

– Non ! Je ne veux plus d'avocats ! Je ne veux plus de défense !

Mon deuxième avocat chuchote quelque chose à Ophélie qui opine. Il se rapproche du juge.

– Nous demandons une suspension d'audience. Notre cliente n'est pas en capacité de...

– J'ai toutes les capacités qu'il faut ! Je vous le redis : je ne veux pas que vous me défendiez !

– Madame Faussette ! S'il vous plaît ! me crie le juge.

Je continue à leur répéter que je ne veux pas qu'ils me défendent. Pour aucun chef d'accusation.

– Madame Faussette ! Si vous continuez, nous allons vous demander de sortir !

– Foutez-moi en prison tout de suite ! Et pour le plus longtemps possible ! Vous pouvez le faire, non ? Faites-le !

– Madame Faussette ! Ça suffit !

– Je veux aller en prison ! Vous entendez !

Finalement, les militaires me sortent. Ils me tirent en dehors de la salle. Là, j'entends des coups de feu. Merde. Merde, merde, merde !

– Attendez ! Il y a un type qui veut les tuer !

Ils me tirent plus vite jusqu'à une cellule. Ils ferment la porte. Quoi ? Ils me laissent là ?

– Non ! Ouvrez-moi ! Eh ! Ouvrez-moi !

Je frappe sur la porte. Maxime, Maxime, s'il te plaît, dis-moi que tu es encore là... Maxime, Maxime !

– S'il vous plaît ! J'ai besoin de savoir s'il va bien ! Maxime !

Je crie encore et encore. Maxime... Reviens... Pitié... Je t'en supplie...

– S'il vous plaît... Dites-moi qu'il va bien...

Mes larmes coulent. Maxime, tu dois revenir. J'ai besoin de toi...

Une heure passe. Deux peut-être. Je tourne entre les quatre murs. J'écoute. Je m'arrête à la porte. Je repars. Je cherche. Maxime. Je supplie tous les dieux de le sauver. De me l'envoyer. Je supplie tous ceux qui peuvent m'entendre de me dire s'il va bien.

La porte s'ouvre. Je me recule. C'est l'arme que je vois en premier. Puis celui qui la tient.

– Maxime ?

– Viens, dépêche-toi, dit-il en baissant son arme après avoir fait le tour de la pièce.

Il m'emmène. On prend une voiture dans le sous-sol. Il démarre vite. Il défonce les barrières. Il roule le plus vite possible. Je me tourne vers lui. Je vois son bras saigner.

U4 - CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant