18 décembre

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Il est tôt. Maxime vient me réveiller. Doucement. Il m'embrasse. Il me demande si ça va. Il me dit qu'il va m'aider à me préparer pour partir.

– Partir où ?

Pourquoi est-ce qu'on doit partir ? On vient d'arriver !

– On va à La Haye, tu te souviens ?

– La Haye ?

Je fronce les sourcils. La Haye ? Quoi ?

– Ce n'est pas grave. Allez, viens, je vais t'aider.

Il m'aide à me redresser après m'avoir détachée.

– Tu veux prendre une douche ?

Je hoche la tête. Je crois que ça me fera du bien. Il me lève. J'ai la tête qui tourne. Je ne peux pas tenir sur mes jambes. Je me tiens à lui. Enfin, j'essaie.

– Ok, attends, assieds-toi, je vais chercher une chaise roulante. Ce sera plus facile pour toi.

Il m'assoit sur le lit. Il revient un peu après.

– Madame, votre carrosse est avancé !

Je souris. Il me prend dans ses bras et me pose dans le fauteuil. Ma tête tourne beaucoup trop. Il me conduit dans les couloirs et s'arrête au bout d'un moment.

– Si madame veut bien se donner la peine...

Il me prend et m'amène dans la douche. Je suis incapable de faire quoi que ce soit toute seule. Je m'assois. Il me regarde. Il pose sa main sur ma joue.

– Ça va aller pour te doucher ?

Je pose ma tête contre le mur. Je ne peux rien faire.

– Tu veux que je t'aide ?

– S'il te plait...

Il m'aide à me déshabiller. Je lui voue une totale confiance. Je suis incapable de faire quoi que ce soit toute seule de toute façon. Les médicaments sont trop violents. Je sens l'eau couler sur moi. Ça me fait sursauter. Finalement, ça me fait du bien. Je réalise à quel point je suis ridicule.

– Tu dois me trouver complètement stupide...

– Non, ne t'inquiète pas. Tiens, j'ai réussi à avoir un peu de savon.

Je me lave. Ensuite, il m'aide à m'habiller. C'est fou ce que ça fait du bien de se sentir propre.

Maxime avait déjà remballé toutes mes affaires. Il m'a aidé à me mettre sur le fauteuil avant de me pousser jusqu'au fourgon qui doit nous emmener à La Haye. Des militaires nous attendaient devant.

– Pourquoi est-ce qu'elle n'a plus ses menottes ? nous demande un homme.

– Elle ne peut pas marcher. Et elle est blessée aux poignets.

– Remettez-lui les menottes.

C'est un ordre. Maxime souffle. Il sort les menottes et me les mets, en faisant attention à ne pas trop les serrer. Ensuite, il veut monter le fauteuil. Mais les militaires n'ont pas l'air d'accord.

– On ne peut pas prendre le fauteuil.

– Quoi ? Mais...

– C'est bon, ne t'inquiète pas.

Je ne veux pas qu'on se fâche ce matin. Je me lève. Ma tête tourne. Je m'accroche à Maxime. Il m'aide à monter. Je n'arrive même pas à monter les jambes assez haut pour grimper dans la camionnette.

U4 - CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant