24 novembre

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Le soleil est déjà levé lorsque je me réveille. Maxime n'est plus là. Il m'a laissé un mot. Il est parti voir s'il trouvait à manger dans une maison aux alentours. Il me demande de ne pas bouger, il me promet qu'il reviendra vite. Je soupire et me rallonge.

Je l'entends revenir. Je rouvre les yeux. Il me sourit et me tends une boite de conserve.

– J'ai trouvé quelques trucs à manger. Ça va ?

Je hoche la tête. Je me lève. Il pose son sac et ouvre la boite de haricots rouges. Il se met à piocher dedans en me regardant.

– T'as réussi à dormir ?

– Un peu...

Il me regarde et me tend la boite de conserve.

– Allez, mange.

– Quoi ? J'ai une aussi mauvaise tête que ça ?

– Si tu te voyais !

Il se met à rire. D'accord, je mange. Mais on partage !

On repart. Il a tellement insisté pour me prendre mon sac que je l'ai laissé faire. Je lui ai proposé de chercher une voiture dans le coin. On s'arrête à une première maison. Il y a un 4X4 garé dans l'allée. J'essaie de l'ouvrir, mais comme je m'en doutais, il est fermé. Je regarde à l'intérieur de la maison. Pas un signe de vie. Il fait sombre, il n'y a pas de bruit.

– J'y vais, je t'ouvre.

Maxime me regarde. Il est mal à l'aise.

– Tu veux que je prenne les clés moi-même ?

Il ne dit rien. Il a un regard qui me supplie de ne pas le mêler à ça.

– Ok, reste là, dis-moi s'il y a quelque chose.

Je casse le carreau avec le sac et je passe par la fenêtre. J'entre dans un salon rustique, avec un grand canapé et de beaux fauteuils de cuir doré. Je passe dans l'entrée par une petite porte. Il y a un meuble en bois foncé avec un beau bordel dessus. Je soulève les feuilles, un téléphone, je trouve un peu d'argent, et enfin des clés. Il y a deux trousseaux. Je prends les deux.

Je ressorts par la fenêtre que j'ai brisé. Maxime est toujours là, le fusil de chasse entre les mains. Je trouve la clé du 4X4. Je la lui donne. La deuxième clé est également celle d'une voiture, mais elle n'est pas là. Je fais le tour du terrain. Il y a un garage un peu plus loin. Super. On va pouvoir siphonner l'essence. J'ouvre la porte métallique.

Une Ford Mustang de 1966. Magnifique. Elle dort, là, tranquille. Désolée, ma grande, mais je vais devoir me servir !

Je reviens un peu après, avec un bidon plein d'essence. Maxime est déjà au volant. Il me regarde, amusé.

– Tu veux allez jusqu'en Espagne ou quoi ?

– Non, mais on ne sait jamais !

Je mets le bidon dans le coffre et je monte côté passager. Maxime démarre et sort du village. Je pose ma tête contre la vitre.

– Tu pourrais me dire où est-ce qu'il faut aller ? me demande-t-il au bout d'un moment.

– Je suis désolée, j'en sais rien.

– On va bien finir par la trouver, La Rochelle !

Je cherche une carte routière dans la boite à gant, sous le siège, puis à l'arrière. Bingo.

– Tu sais, pour utiliser une carte, il faut savoir où on est ! se met à rire le conducteur.

– Si tu me laissais conduire tu pourrais trouver où on est ! raillai-je.

U4 - CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant