Une main se pose sur ma bouche. Je me réveille en sursaut. Je sens du métal froid se poser sous mon menton.
– Si tu gueules, je te fais sauter la cervelle.
Je sens mon cœur battre à mille à l'heure. Je ne sais pas qui est au-dessus de moi. Il fait encore nuit. Il est en noir. Une cagoule sur la tête, sûrement. Je ne peux pas bouger. Je suis morte de peur. Il retire sa main de ma bouche.
– Ecoute-moi bien. Je n'aime pas trop tes avocats. Ils font un peu trop bien leur boulot. Et puis, je n'aime pas ton petit copain, non plus. Je lui avais dit de la fermer, mais il ne m'a pas écouté.
Merde. C'est le mec qui avait menacé Maxime. C'est lui qui lui a dit de ne rien dire à propos des vidéos.
– Je ne voudrais pas le tuer. Mais s'il venait à raconter que tu n'es pas la coupable, que c'est quelqu'un d'autre ou alors que tes avocats parvenaient à te faire disculper, je crois qu'il n'y aura plus grand monde à la fin du procès. Je commencerai par les juges, puis tes avocats, puis ton petit copain et je te laisserai le regarder mourir avant de te tuer. Mais pour vous deux, ce sera une mort lente. Vous souffrirez, tu comprends ça ?
Il veut que je lui réponde ? Sérieusement ?
– Tu comprends ? demande-t-il plus haut.
Je hoche la tête. Il baisse son arme.
– Bien. Tu as une journée pour convaincre tout ce beau monde de te laisser croupir en prison le plus longtemps possible. Si jamais tu venais à te faire disculper pour ne serait-ce qu'un chef d'accusation ou que tu parlais de notre petite entrevue à qui que ce soit, tu sais ce qui t'attends.
– Tue-moi tout de suite, lui répondé-je d'un seul coup.
Il semble surpris.
– Tue-moi. Je ne sais pas ce que tu veux. Mais si tu me tues, il n'y aura pas de procès. Affaire réglée.
Il se met à rire. Pas beaucoup. Juste un peu.
– Tu ne sais pas ce que je veux. Je veux que ce procès ait lieu. Je veux que tu ailles en prison.
– Et pourquoi ? Pourquoi tu veux que j'ailles en prison ? J'ai rien fait bordel !
Je m'énerve. Il remet son arme sous mon menton.
– J'en ai rien à foutre. Tu vas payer pour tous les autres.
– Les autres ? Qui ?
– Ce n'est pas ton problème !
Je voudrais rajouter quelque chose, mais je sens le pistolet rentrer un peu plus sous ma mâchoire.
– Ferme-la. Fais ce que je te dis et tu pourras espérer souffrir un peu moins. Sinon je te jure que tu vas être heureuse d'aller seulement en prison.
– Je t'emmerde.
Il me serre le cou et pose son flingue sur ma tempe. Je ne peux plus respirer. Je me débats, mais il est trop fort. Il me tient beaucoup trop fort. Son visage se rapproche du mien.
– Ne fais pas de conneries. Ne fais vraiment rien de stupide.
Il me serre encore un peu avant de s'en aller tranquillement par la porte. Je tousse. Je reprends mon souffle difficilement. Ma tête tourne. J'ai envie de l'injurier. De lui dire combien de le déteste. Lui et tous les autres. C'est à moi de décider de ma vie ! A moi et moi seule !
Je me lève. Je veux le suivre. Ma tête tourne de plus en plus. Je suis dans le couloir. Je me tiens aux murs. Mes jambes se dérobent sous mon poids. Je sens encore ses doigts sur ma gorge. Je tiens ma tête dans mes mains. Je ferme les yeux. Je m'écroule. J'essaye de reprendre mon souffle. Je veux que ma tête s'arrête de tourner. Je veux que ses doigts arrêtent de serrer ma gorge. Je veux qu'on arrête de me dire quoi faire. Je veux que tout s'arrête.

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U4 - Camille
FanfictionJe m'appelle Camille. Je travaillais sur les recherches pour éradiquer Ebola. Désormais, je suis accusée de "crime contre l'humanité". Mais je ne suis pas une terroriste. Je ne veux pas aller en prison. Sauf que personne ne peut m'aider. Tout le mon...