Elle vit paisiblement avec son père adoptif depuis la mort soudaine de ses parents. Tout semble aller bien, mais à son entrée dans un nouveau lycée, sa vie bascule complètement. Entre le secret troublant de son père adoptif et une rencontre qui va l...
En pleine rêverie macabre, je m'imagine tranquillement planter un couteau dans le crâne de Grey. C'est étrangement satisfaisant, jusqu'à ce qu'une main commence à secouer mon épaule, insistante. D'abord, je refuse d'ouvrir les yeux, trop absorbée par mon fantasme vengeur. Mais la poigne devient plus forte, me tirant finalement de mon sommeil. J'ouvre les yeux, et c'est un choc de voir Grey devant moi.
— Oh, tu tombes bien ! Je rêvais de toi... j'étais en train de te planter un couteau dans le crâne... Je m'interromps brusquement en réalisant où nous sommes. NOM D'UNE MERDE ! QU'EST-CE QUE TU FOUS DANS MA CHAMBRE, ENFANT DE BREBIS ?!
— Dès le matin, tu cries... Il grince en frottant sa tête, agacé. Ton père t'attend dans la cuisine.
Et sans plus de cérémonie, il quitte la pièce, l'air de rien. Je reste là, stupéfaite. Non seulement il a osé entrer dans ma chambre, mais en plus, il a été envoyé par mon père pour me réveiller ? Complètement absurde. Je finis tout de même par me libérer de mes couvertures et accours vers la cuisine, où je retrouve mon père, assit sur l'un des tabourets du l'îlot central, une tasse de café à la main.
— Papa, je crois que j'ai des hallucinations ! je commence, ma voix encore engourdie par le sommeil.
— C'est quoi cette tête ? Mon père sursaute, posant son regard sur moi avec une expression de surprise mêlée d'inquiétude.
— Sympa comme réaction... je siffle, vexée. Je viens de me réveiller...
— Ça se voit... murmure-t-il en me dévisageant, l'air critique.
— Pourquoi Grey était dans ma chambre ?! Je choisis de ne pas tourner autour du pot.
— Pour te réveiller. Sa réponse est simple, presque désinvolte.
— Papa... je lâche un rire nerveux. Pourquoi t'es pas aussi alarmé que je le suis ?
— Parce qu'il n'y a rien d'alarmant. Il hausse les épaules, détaché. Je lui ai demandé de te réveiller pour que je puisse t'annoncer quelque chose.
— M'annoncer quelque chose ? Je fronce les sourcils, confuse.
— Disons que je dois me rendre quelque part pour, je ne sais combien de temps. Alors, j'ai décidé que tu resteras chez les Carter, le temps de mon voyage. Il explique cela d'un ton tranquille, tandis que mes yeux s'écarquillent, le choc m'envahissant.
Arrêt cardiaque.
— Quand tu dis Carter, comme... Grey Carter ? je lui demande, espérant une réponse négative.
— Exactement.
Double arrêt cardiaque.
— En fait, papa, toi je sais pas... je soupire, désemparée.
— Quoi ?
— Tu trouves ça normal de me demander d'aller vivre chez des gens que je ne connais même pas ?
— Oui.
— Papa ! je râle. Si tu me forces à y aller, je me renie moi-même de la famille !
— Vas-y, je t'en prie, il me nargue. Dans tous les cas, tu n'as pas le choix.
— Comme l'a dit un grand sage : on a toujours le choix.
— Et puis, le père de Grey est une personne en qui j'ai vraiment confiance et que j'apprécie sincèrement. Je sais qu'il prendra très bien soin de toi pendant mon absence.
— C'en est assez ! je perds patience. Je hais Grey ! Je hais ses amis ! Et je hais l'ananas sur les pizzas !
— C'est quoi le rapport ? il grimace d'incompréhension.
— Argh ! Je ne prends même pas la peine de répondre.
Je tape du pied avant de souffler bruyamment, puis je sors de la cuisine, le cœur lourd de frustration.
Je ne sais pas comment je me suis retrouvée dans une telle situation, à devoir réveiller l'autre hystérique. Actuellement, je suis assis sur l'un des canapés du salon, attendant patiemment qu'ils finissent leur conversation dans la cuisine. C'est alors que la blonde sort de la cuisine, le visage rouge de colère.
— T'es affreuse au réveil ! je lance en la voyant s'approcher en trombe.
— Espèce d'ordure ! elle s'exclame soudainement. Je n'irais pas vivre avec toi, tu m'entends ?!
— Hein ? je grimace, confus. Pourquoi tu vivrais avec moi ?
— Dégage de mon chemin, ou je t'assomme avec mon coude ! Elle siffle en me poussant sur le côté.
— Original comme menace, je commente, l'observant s'éloigner en furie vers sa chambre.
Peu après, c'est au tour de Jean d'apparaître, une tasse de café à la main. Il me sourit, l'air détendu.
— Ma fille est si spontanée...
— Oui, ça doit être ça, oui... je ricane nerveusement.
— J'espère que vous réussirez à cohabiter ensemble, il lance soudain.
— Heu... je gratte l'arrière de ma nuque, perplexe. Comment ça : cohabiter ?
— Tu n'es pas au courant ? Il semble surpris. Je m'en vais pendant quelques temps en Italie pour des affaires, donc Lexy part chez vous pendant mon séjour.
— Quoi ?! je hurle presque, l'incrédulité se peignant sur mon visage.
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