dangerous

42. it's over ✔

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ʟᴇxʏ ᴊᴏɴᴇs✔

— Papa, je peux manquer les cours aujourd'hui ? Ma voix résonne dans la cuisine, fragile, tandis que je m'avance lentement vers lui. Le matin me semble si lourd, et l'idée de retourner au lycée, de faire semblant que tout va bien, me pèse trop.

Il relève les yeux de son café, son regard se faisant instantanément plus doux et plus attentif. Il capte tout de suite le changement dans mon attitude, cette distance qui me sépare de tout.

— Parce que tu ne vas pas bien ? Ses mots sont pleins de cette inquiétude paternelle qu'il essaie toujours de masquer, mais que je connais trop bien.

— Oui... Je réponds simplement, sans chercher à en dire plus, à éviter tout détail. C'est tout ce qui sort, c'est tout ce que je peux lui offrir.

— Tu veux m'en parler ? Il me demande, toujours avec cette douceur, ce ton de voix qui me donne l'impression qu'il est prêt à tout entendre, à me laisser m'ouvrir si je le souhaite. Mais je secoue la tête, me sentant encore trop vulnérable pour formuler ce qui me ronge.

— Non, pas pour l'instant... Je refuse, ma voix se brisant presque sur ces mots. Je n'ai pas la force de partager mes pensées, de mettre des mots sur tout ce chaos intérieur.

Il me fixe un instant, et sans un mot de plus, il se lève. Il m'enlace doucement, un geste simple, mais incroyablement rassurant. Je ferme les yeux en me laissant aller dans ses bras, ma tête se posant contre son torse. C'est comme si le monde autour de moi s'arrêtait un instant, comme si, juste là, dans ses bras, je pouvais trouver un peu de paix. Il caresse doucement mes cheveux, ses gestes lents et réconfortants, et une chaleur se répand dans mon corps, dissipant un peu du froid qui m'envahit.

Je me sens apaisée, mes muscles se relâchent, et l'étreinte de mon père devient le seul endroit où je peux respirer. Tout semble plus calme, plus supportable. Mais je sais que ça ne durera pas.

Le baiser de mon père sur le sommet de mon crâne reste gravé dans ma mémoire, doux et apaisant, mais il s'est éloigné trop vite, me laissant seule avec mes pensées. J'écoute les bruits lointains de la maison, le silence de ma chambre qui pèse lourdement sur mes épaules.

Je m'allonge sur le lit, fixant le plafond, les yeux vides, comme si le blanc de celui-ci pouvait apaiser le tumulte dans mon esprit. Les pensées dévalent dans ma tête comme une avalanche incontrôlable. Je me sens piégée dans un tourbillon de doutes et de frustration.

Je voudrais être patiente. Zack me l'a dit, et c'est ce que j'essaie de me dire chaque jour : sois patiente, Lexy. Mais aujourd'hui, le poids de l'attente me semble insupportable. J'ai besoin de savoir ce qu'il se passe, besoin de comprendre, besoin de le voir. Grey me manque. Plus que je ne veux l'admettre. Tout en lui me manque — ses sourires, sa voix rauque, sa présence réconfortante. Pourquoi est-ce que tout se complique dès qu'il est question de lui ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas simplement comprendre ce qui cloche, ce qui le pousse à m'échapper, à rester silencieux ?

Et puis, tout à coup, une pensée claire et nette traverse mon esprit, comme un éclair frappant dans la nuit. J'ai conseillé à Zack de parler à Selena quand il avait des doutes, de ne pas garder tout pour lui, d'être honnête avec elle. Alors pourquoi ne ferais-je pas de même ?