dangerous

25. a piece of truth ✔

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ʟᴇxʏ ᴊᴏɴᴇs✔

Je reste figée, le cœur tambourinant si fort que je pourrais en perdre l'équilibre. Ce garçon, cet étranger, me lance une vérité aussi brutale qu'inattendue, une histoire enfouie quelque part dans les tréfonds de ma mémoire, ou peut-être seulement de mon imagination.

— J'en étais sûre de toute façon que tu n'allais pas te souvenir de moi. Il ricane en passant une main dans ses cheveux, son sourire dissimulant une lueur de tristesse.

— Vous n'avez pas répondu à ma question. Qui êtes-vous ? répété-je, cette fois plus sèchement.

Il me fixe, ses yeux brillants d'une tristesse contenue.

— Je suis ton frère.

Mon cœur rate un battement, et je me force à le dévisager, à scruter chaque trait de son visage. Rien ne me semble familier.

— Malheureusement pour vous, vous vous êtes trompé de personne. Je n'ai pas de frère, dis-je, feignant l'indifférence et détournant le regard.

— C'était évident que tu ne te rappelles pas de moi ! murmure-t-il, presque pour lui-même, comme si sa propre conviction s'érodait avec mes mots.

Je me tourne vers lui, l'agacement prenant le pas sur la confusion.

— Évidemment que je ne me rappelle pas de vous, je ne vous connais pas ! m'exclamé-je, presque tremblante de colère.

Il inspire profondément, laissant le silence suspendu entre nous avant de reprendre.

— Le jour où tu devais revenir de France, avec maman et papa... je ne peux te dire à quel point j'étais heureux de te revoir. Il baisse les yeux, luttant pour garder le contrôle. Mais ce même jour, notre oncle a reçu un appel. L'hôpital parlait d'un accident de voiture. Nos parents n'ont pas survécu... et toi, tu as été plongée dans un coma artificiel.

Je reste sans voix, cherchant à capter le moindre détail de ses paroles pour m'assurer que c'est bien de moi qu'il parle. Les souvenirs restent inaccessibles, brouillés par la peur.

— Qu'est-ce que... Je balbutie, mais il me coupe aussitôt.

— Je n'ai pas fini ! Il hausse la voix, mais sa main tremble. J'étais anéanti. J'ai cru que j'avais tout perdu. Puis notre oncle a contacté une femme, pour qu'elle s'occupe de toi quand tu te réveillerais. Il m'a obligé à le suivre, à m'éloigner de toi. Quelques mois plus tard, tu étais éveillée. Mais tu ne te souvenais plus de nous. La femme qui te gardait a dit qu'elle n'avait pas le choix que de te déposer à l'orphelinat. Puis, quelques années plus tard, Jean t'a adoptée...

Ses mots pèsent comme des pierres, et je sens mes défenses céder, laissant des larmes silencieuses couler. Je les essuie d'un geste rageur.

— Ne pleure pas, s'il te plaît... Il soupire, sa voix douce malgré la situation. Je fais maintenant partie des Bloods. Le gang de notre oncle. Il m'a forcé à y entrer. Il menaçait de s'en prendre à toi si je refusais. Il s'arrête un instant, son regard fuyant le mien. Tout à l'heure, je t'ai vue te battre avec le gang allié. J'étais caché, et chaque fibre de mon être voulait te rejoindre... te prendre dans mes bras... mais je me suis retenu.