dangerous

44. i love you ✔

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ʟᴇxʏ ᴊᴏɴᴇs✔

Mon père entre doucement, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Dans la pénombre de ma chambre, sa silhouette se dessine, calme, protectrice, mais l'inquiétude se lit dans chaque pli de son visage.

— Tu ne veux pas aller au lycée aujourd'hui, non plus ? me demande-t-il, sa voix douce mais teintée de souci.

Je reste enfouie sous ma couette, n'ayant même pas l'énergie de le regarder. Ma réponse est un simple grognement étouffé.

— Non...

Je l'entends soupirer doucement. Il reste là un instant, immobile, comme s'il hésitait entre me forcer à parler et me laisser à mon silence. Puis, dans un murmure presque résigné, il quitte la pièce, laissant la porte se refermer doucement derrière lui.

Mon père s'inquiète, je le sais. Il essaie de comprendre, tente de m'atteindre malgré la distance que j'impose, et parfois j'aimerais lui parler, lui expliquer, laisser tomber ce masque de contrôle que je m'efforce de garder. Mais les mots refusent de sortir. Ils restent bloqués quelque part, comme s'ils redoutaient de dévoiler toute la profondeur de ce que je ressens.

Le son vibrant de mon téléphone me tire de mes pensées. Je me défais lentement de ma couette et attrape l'appareil. En voyant le nom de Zack s'afficher sur l'écran, un léger soulagement m'envahit. J'hésite un instant avant de décrocher, reconnaissant la voix familière dès la première seconde.

— Comment tu vas, aujourd'hui ? me demande-t-il, la chaleur de son ton réchauffant un peu le froid dans ma poitrine.

— Toujours aussi bien ! je réponds, tentant de plaisanter, mais la fatigue se fait entendre dans ma voix.

— Tu ne viens pas au lycée ? Il pose la question, comme si c'était la chose la plus évidente à demander.

— Non... je soupire, laissant l'ennui et la lassitude se glisser dans mes mots.

Avant même que je puisse ajouter quoi que ce soit, j'entends un bruit de fond, un léger clic, et je réalise qu'il a déjà raccroché.

Je laisse le téléphone retomber sur mon lit, un sourire triste se dessinant sur mes lèvres. Il ne m'a même pas laissé le temps de répondre ou d'expliquer davantage, mais d'une manière étrange, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Il sait. Il sait sans que je n'aie besoin de lui dire. Et ça me touche, profondément.

Zack a toujours été là, dans les moments les plus sombres, sans jamais faiblir. Jamais il ne m'a jugée ni forcée à parler quand je n'étais pas prête. Il a toujours respecté mon silence, tout en étant là, prêt à me soutenir quand je le désirais. Dans un monde où tout semble incertain et instable, sa constance est un ancrage pour moi. C'est une douce certitude dans la tempête de mes émotions. Et cette pensée, bien que simple, me réchauffe le cœur, me rappelant que même dans mes pires moments, je ne suis pas seule.

La sonnette retentit brusquement, me tirant de mes pensées et me forçant à quitter ma chambre. Je jette un rapide coup d'œil autour de moi, constatant que mon père a dû quitter la maison. En me dirigeant vers la porte, je n'ai pas vraiment l'impression d'être surprise, mais un sentiment lourd s'empare de moi en découvrant Zack sur le seuil. Sans hésiter, je l'invite à entrer.