4. DISTURBIA (PARTIE III)

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J'exagérai un peu, mais je ne voyais pas d'autre moyen de le convaincre. Déboussolé, il se contenta de hocher la tête.

— J'ai besoin de savoir à quelle heure tu prends ton tour de garde, ce soir.

— Je ne suis pas de garde, ce soir.

Je me mordis la lèvre, contrariée.

— Il faudrait que tu te débrouilles pour prendre la place de quelqu'un, le priai-je en réfléchissant intensément.

Il dodelina de la tête.

— Attends, tu es bien gentille, mais pourquoi je ferais ça ?

— J'avais dit : pas de questions, ripostai-je en lui lançant un regard d'avertissement.

Je n'étais pas loin de me comporter en petite fille pourrie gâtée, là. D'ailleurs, j'avais la sensation de me montrer plus immature que jamais depuis mon arrivée à l'UB, et je détestais ça.

— J'ai besoin de savoir dans quoi je mets les pieds, décréta-t-il en croisant lui aussi les bras.

— Ça va, concédai-je. Je dois passer voir Tessa, ce soir.

— Pour quoi faire ?

— Eh oh, ça va, tu n'es pas de la police, non plus !

Il se passa une main sur la figure.

— Tu sais ce qu'il se passera s'il t'arrive quelque chose et qu'N.J. apprend que je t'ai couverte ?

— Laisse-le où il est, celui-là, m'énervai-je. Ce n'est pas mon père, et je fais encore ce que je veux. Est-ce que je l'empêche d'aller à droite à gauche, moi ?

Il sembla s'accorder quelques instants de réflexion.

— Écoute, j'ai juste besoin de savoir qu'il y aura quelqu'un de confiance quand je passerai par-là. Si tu m'assures que je peux me fier à celui qui montera la garde, je m'en contenterai.

— Malheureusement, je ne peux pas te le certifier.

Il inspira un bon coup.

— Ça va, je m'arrangerai, accepta-t-il finalement. Je prendrai mon tour vers 23 h 00. Même si je ne sais pas pourquoi je fais ça.

— Merci, Parson. Ça compte pour moi de savoir qu'il y au moins quelqu'un de correct dans mon entourage.

— Correct, marmonna-t-il. C'est pas ça qui va arranger mes affaires...

— On se voit ce soir, le saluai-je en tournant les talons.

Le jeune homme m'attrapa par le coude pour me retenir.

— Attends, je te raccompagne, insista-t-il. D'ailleurs, si à l'occasion, tu pouvais éviter de mettre les pieds dans ce nid à emmerdes, tu nous rendrais service à tous les deux.

J'allais rire tandis que nous nous apprêtions à regagner le gymnase, songeant qu'il dramatisait un peu, lorsqu'un bras enserra ma taille et me ramena brutalement en arrière. Je criai lorsque je vis Parson se prendre un poing dans la figure, avant de se faire traîner dans les douches, juste derrière moi. Je me débattis pour échapper à l'emprise de celui qui me maintenait, sans succès cependant. Mon camarade se fit jeter sous un jet d'eau fumante, alors qu'un pied se posait sur sa poitrine pour l'obliger à rester en place. Je fus quant à moi attirée bien à l'écart, dans un angle qui ne me permit pas de garder le contact visuel avec le jeune homme.

ENDLESS RAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant