ENDLESS RAIN

13. END OF THE WORLD (PARTIE XI)

— Ghost, emmène Nate ! lui ordonnai-je.

— Tu viens avec nous ! assena-t-il fermement.

Je me tournai vers lui, le regard plus affirmé que jamais.

— Wyatt, tu te souviens du jour où tu m'as fait la promesse de ne jamais le mettre en danger ?

Il écarquilla les yeux de colère.

— C'est toi qui le met en danger en traînant ici !

Une rafale de minigun en provenance directe de l'hélicoptère nous fit baisser la tête. Je profitai de la diversion pour me jeter dans la mêlée.

— Enji ! Ne fais pas ça !

Son hurlement couvrit l'espace d'une demi-seconde le bruit des douilles qui cascadaient sur le sol défoncé.

— Souviens-toi ! Tu m'avais promis ! osai-je renchérir, espérant lui faire passer le message – de la pire des manières, certes.

Le regard qu'il me lança me lacéra le cœur. Le mélange de peur, de peine, de trahison et de colère que j'y lus manqua me faire rebrousser chemin pour le supplier de me pardonner et comprendre. Mais le temps me faisait défaut et se posait en ennemi sur ma route, comme à son habitude.

Wyatt me fixa encore deux bonnes secondes avant d'aviser un Nate terrorisé et de détaler au pas de course. Je progressai dans le sens inverse, essayant de distinguer quelque chose au travers du nuage de fumée. Force m'était de raser le sol pour éviter les rafales cherchant à nettoyer la zone, le temps de me repérer par rapport aux râles et aux pleurs qui parvenaient jusqu'à mes oreilles.

Pour beaucoup, il était déjà trop tard. La plupart n'avait pas réchappé à l'effondrement du plafond après la deuxième explosion, et les occupants de l'étage supérieur s'étaient laissés surprendre par les chargeurs qui se vidaient lentement. Je parvins finalement à rejoindre une jeune femme couverte de poussière, dont les larmes creusaient des sillons de propreté sur ses joues.

— Ça va ? ne pus-je m'empêcher de la questionner.

— Il ne me répond pas, gémit-elle en s'arrimant à mes poignets.

— Marie ?

La surprise me fit perdre l'équilibre. Ma paume rencontra un bras étendu sur le sol.

— Qui est là-dessous ? m'alarmai-je.

Si c'était bien la personne à laquelle je pensais, j'allais avoir un mal de tous les diables à la convaincre de s'éloigner pour la mettre en sécurité.

— Kaplan, me confirma-t-elle, à mon plus grand désarroi.

Je me hâtai de faire courir mes doigts sur le cou de celui-ci, cherchant à y déceler un quelconque pouls. Par miracle, je sentis le sang pulser faiblement sous sa peau.

— Kaplan, est-ce que tu m'entends ? l'apostrophai-je en essayant de visualiser d'un seul coup d'œil son état général.

Je constatai de l'activité sous ses paupières, mais les battements qu'il exerçait pour les ouvrir étaient trop insignifiants pour le mener quelque part. Réfléchissant à toute allure, je notai au passage que les tirs avaient cessé. Je me risquai donc à laisser ma tête émerger du mur derrière lequel nous étions retranchées, et aperçus l'hélicoptère s'éloigner, suivi de près par deux de ses semblables.

— Il faut qu'on le déplace avant qu'ils reviennent !

L'intervention surprise de Quin me fit reculer d'un bon mètre.

— Allez, les filles ! Aidez-moi à retirer ça, vite !

La surprise passée, je m'activai à leurs côtés.

— Tiens bon, Kaplan ! l'encourageait sa compagne à intervalles réguliers.

— D'où tu viens ? interrogeai-je le jeune homme en enlevant les blocs de pierre qui formaient un mur sous lequel les jambes étaient coincées.

— De l'autre entrée, expliqua-t-il en se démenant pour tirer son ami de sous les décombres, aidé par une Marie que le stress et la chaleur avaient rendue mal en point.

Le blessé finit par être complètement dégagé. Émergeant de la semi-inconscience dans laquelle il était plongé, celui-ci se laissa peser de tout son poids sur les épaules de ses proches, qui avaient passé les bras du résistant autour d'eux.

— J'étais venu chercher Lynn, elle était censée être ici, enchaîna Quin. Quelqu'un l'a vue ?

Media : Thunder, Imagine Dragons.