12. WILD CHILD (PARTIE VII)

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Pour le coup, je laissai échapper une exclamation de surprise. Ça pouvait paraître stupide, mais je ne m'étais jamais interrogée sur les parents de Ghost, non plus que je l'avais questionné sur le sujet. Il ne faisait jamais mention d'eux, ce qui m'avait plus ou moins laissé penser qu'ils n'étaient plus de ce monde, ou du moins, plus en contact avec leur fils.

La vie de soldat représentait le chemin le plus simple à prendre dans notre société actuelle. Les potentielles recrues pouvaient se présenter dès l'âge de quatorze ans, sans autre appui particulier que leur motivation. Je n'avais jamais très bien compris ce qui avait poussé Wyatt à rejoindre les rangs de Negendra, si ce n'était le besoin de commencer à gagner sa vie d'une manière ou d'une autre. Je l'avais accueilli avec joie dans ma vie alors que je n'avais que dix ans, emprisonnée sous l'égide d'un père tyrannique. Il était comme le frère que je n'avais encore jamais eu, à cette époque-là, et jamais il n'avait dérogé à ce titre en plus de huit ans.

Mais aujourd'hui, sa situation m'apparaissait sous un tout nouveau jour. S'il avait toujours fait partie de la Résistance, sa motivation était alors clairement tout autre. Il n'était ni plus ni moins qu'un infiltré dans le camp de mon père.

— Je vois que ça surchauffe dans ta jolie petite tête, s'amusa N.J. en m'attirant contre lui.

Je m'allongeai en posant la tête sur son torse, avant de lâcher un long soupir.

— Je viens tout juste de comprendre pourquoi Ghost s'est engagé dans nos rangs.

— Vraiment ?

Sa voix résonna étrangement dans sa poitrine. J'y décelai une sorte d'amusement que je ne m'expliquais pas.

— Cette andouille n'est qu'un infiltré à la botte de la Résistance ! répliquai-je en fronçant les sourcils.

— Cette andouille, comme tu dis... est davantage un espion à mon compte, avoua-t-il mystérieusement.

Je m'évertuai à rester sereine, tâchant de conserver un ton placide. Je me réservais pour la bombe qu'il n'allait pas tarder à me lâcher.

— C'est-à-dire ?

— S'il est au service de ton père depuis toutes ces années, c'est en grande partie parce que je le lui ai demandé, expliqua-t-il tranquillement.

Je lui assénai une claque sur le torse qui le fit éclater de rire. Il riait encore lorsqu'il reprit la parole.

— Quand on s'est rencontrés tout au début, le courant est immédiatement passé entre lui et moi. Il n'avait qu'un an de plus que moi, nous étions pour ainsi dire quasiment frères.

Il ignorait même à quel point leurs deux vies étaient intrinsèquement liées. Si Solara ne s'était pas battue pour le contraire, c'est Wyatt qui se serait retrouvé à sa place, dans le rôle du futur mari trahi. À cette pensée, j'esquissai une moue de dépit total. J'aurais pu me retrouver confrontée à cette situation, avec celui que je ne pouvais considérer autrement aujourd'hui que comme un frère. Lui et moi ensemble... cette simple idée me filait des frissons dans le dos, et ça n'avait rien d'agréable.

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