13. END OF THE WORLD (PARTIE I)

602 87 58
                                    

Trois jours. C'était le peu de temps qu'il nous restait avant le début de cette fichue guerre. Je décidai que c'était la dernière fois que j'y repensais avant l'heure fatidique. Tous ces décomptes me fatiguaient, je n'avais fait que vivre en fonction d'eux depuis des semaines. Ne me restait plus qu'à profiter de l'instant présent – et Dieu seul savait à quel point les conditions n'avaient jamais été aussi optimales, envers et contre toute logique.

Après notre escapade philosophique, nous passâmes les heures qui suivirent à visiter les tréfonds du secteur 17, N.J. me présentant aux résistants à mesure que nous les rencontrions. Je parvins à réunir au fil des conversations des pièces de puzzle concernant certaines questions, dont j'avais abandonné jusqu'à l'idée d'obtenir une réponse. Le symbole de la Résistance, notamment, qui représentait sommairement un parachute sous les traits de peinture qu'esquissaient les fameuses araignées métalliques, dont j'avais autrefois été la cible.

— Tu vois là, le premier demi-disque ? m'indiqua mon guide en désignant le dessin du doigt. Là, c'est censé évoquer le soleil. Les quatre plus petits demi-disques juste en dessous, ça symbolise les flots qui ont pris l'ascendant sur l'astre. Et là, les deux suspentes, c'est censé être les bras d'un rebelle, de la Résistance en général d'ailleurs, qui soutient ce monde.

— Très intéressant, m'émerveillai-je devant le sens beaucoup plus profond que je ne l'avais imaginé de l'emblème.

J'appris d'autres détails d'ordre divers, à mesure de mes rencontres et des souvenirs que j'étalais pour recouper les événements. J'appris notamment que le soir où Rachel m'avait prise sous son aile, c'était Norin qui l'avait envoyée à ma recherche, paniqué de ne pas me retrouver. Et dire que je l'avais accusé de m'avoir abandonnée !

Nous revînmes même à évoquer l'attaque au quartier général de l'UB, survenue au cours de la première semaine. Tout n'avait été qu'une question de mauvais timing : un groupe avait été dépêché pour préparer le site dans l'optique d'y préparer une potentielle future attaque, mais une erreur de calcul avait fait exploser les charges trop tôt.

Après tous ces éclaircissements, nous prîmes le repas du midi sur le pouce, le temps nous manquant pour en faire le tour. Ce ne fut qu'aux alentours de 18 h 30 que la pression se relâcha finalement, lorsque les rebelles se retrouvèrent au réfectoire. Les conversations allaient bon train, ne s'interrompant que l'espace d'un instant pour remettre un semblant de rapport au passage de mon compagnon. Celui-ci me proposa de m'asseoir à l'une des tables centrales le temps qu'il règle deux ou trois détails, me promettant de me rejoindre rapidement. Je ne consentis à sa requête qu'une fois qu'il eut déposé un baiser sur mes lèvres.

Alors que je me mettais en quête de la bonne table à laquelle m'installer, une voix familière m'apostropha tout à coup.

— Eh, Enji !

Je me retournai vers sa source et aperçus Marie, assise à la droite de mon petit frère, absorbé dans un jeu de main avec Kaplan. Mon sourire s'épanouit plus largement encore lorsque celle-ci lui asséna un léger coup de coude dans les côtes pour attirer son attention sur moi. La joie qui éclata sur ses traits me fit frissonner de bonheur.

— Enji ! s'écria-t-il en courant dans ma direction, sans même me laisser le temps de les rejoindre.





— Enji ! s'écria-t-il en courant dans ma direction, sans même me laisser le temps de les rejoindre

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
ENDLESS RAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant