6. WARRIORS (PARTIE VII)

792 143 22
                                    

J'eus du mal à tenir en place durant les jours qui suivirent. Les soixante-douze heures qui venaient de s'écouler m'avaient déjà semblé effroyablement longues, et je ne savais pas si je parviendrais à tenir le coup encore très longtemps. Par chance, la réponse à ma demande ne tarda pas à se manifester.

Alors que j'avais enjoint à N.J. de partir seul à une énième soirée pour tenter de récupérer de nouvelles informations, celui-ci avait à peine eu le temps de quitter l'Union Bleue qu'un morceau de papier plié en quatre avait été glissé sous ma porte. Lorsque je l'aperçus en sortant de la salle de bain, je m'empressai de le consulter et n'y découvris qu'une simple ligne.

 Lorsque je l'aperçus en sortant de la salle de bain, je m'empressai de le consulter et n'y découvris qu'une simple ligne

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Je n'étais pas certaine de l'identité du rigolo qui avait écrit ce message. Ce genre d'humour ne ressemblait pas à Genesis. Je me postai néanmoins à la fenêtre et scrutai l'horizon avec attention. À force de concentration, je finis par repérer un minuscule éclat rouge en provenance du secteur 36, dans ce qui ressemblait beaucoup à mon ancien immeuble de surveillance. Coïncidence ou message ? Plus très sûre de rien, je me hâtai néanmoins de me faufiler dans le raccourci bizarrement désert et de rejoindre la sortie de l'UB.

— Eh, t'étais pas censée rester là, ce soir ? me fit sursauter la voix de Parson.

Mon pied resta en suspens au-dessus de l'embarcation.

— J'ai changé d'avis, répliquai-je nonchalamment. J'ai deux ou trois trucs à dire à N.J.

— Et ça ne peut pas attendre qu'il rentre ? objecta-t-il, sceptique.

Je levai les yeux au ciel.

— J'ai pas quatre ans, Parson. Je fais encore ce que je veux, non ? Je veux juste le rejoindre à une soirée.

Ce fut à son tour de lever les yeux au ciel.

— Évite juste de te fourrer dans les ennuis, d'accord ? se contenta-t-il de soupirer avant de repartir par la porte rouge.

— D'accord, maugréai-je alors qu'il était déjà parti.

À coup sûr, il ne croyait pas une seule seconde à mon histoire. Restait plus qu'à espérer qu'il n'irait pas tout raconter à N.J. sitôt qu'il le verrait.

Naviguant jusqu'au secteur 36, ce qui n'était pas aisé de nuit et sans expérience au préalable, je m'aperçus bien vite que le point de rendez-vous se trouvait deux étages au-dessus de mon ancien repaire de surveillance, ce qui ne me mit pas à l'aise. Je plongeai néanmoins sans hésitation et me dépêchai de remonter les escaliers défoncés. Lorsque j'arrivai enfin à la source de la fumée rouge, je m'aventurai avec prudence dans l'espace chaotique et repérai immédiatement une silhouette appuyée contre un cadre de fenêtre, brisée depuis longtemps.

— Fox ! m'écriai-je au moment où il releva la tête vers moi.

Je courus me jeter dans ses bras, alors qu'un sourire fendait son visage soucieux.

— J'ai presque du mal à croire que tu sois là ! m'exclamai-je en reculant pour mieux le considérer.

— Je pourrais t'en dire autant, assura-t-il en m'examinant, comme s'il cherchait des traces de séquelles physiques. J'ai moi-même du mal à croire qu'il n'y a que deux semaines et quelques qui sont passées depuis que tu es partie.

— J'ai l'impression que ça fait une éternité, admis-je.

— Ça fait bizarre de te voir. J'étais tellement persuadé qu'on ne se reverrait jamais, qu'on n'aurait plus l'occasion de se parler comme avant. Mais je me doute qu'on n'est pas là juste pour se retrouver entre amis.

ENDLESS RAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant