Chapitre 26 : Les cauchemars de guerre.

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Un doux toucher le long de mon épaule me tira de mon sommeil. Mes paupières peinèrent dans un premier instant à se faire à la mince lumière de la pièce à vivre, avant d'enfin me permettre de distinguer le visage d'Amine. Ce dernier devait être réveillé depuis longtemps, et visiblement, il était en train de m'admirer dormir.

Je rougis un instant, un peu gêné. Instinctivement, je me mettais à penser à la veille, à nos baisers, de plus en plus ardents, la sensation de ses doigts qui parcouraient mon corps et de son souffle qui venait à chaque fois provoquer des frissons sur ma peau nue. C'était magique.


Les doigts d'Amine remontèrent le long de mon visage pour se poser dans le coin de mes yeux, et je souriais automatiquement. Mon cœur s'emballait aussi, pour la simple raison que je reflétais dans les prunelles d'Amine. Ce n'était pas mon image qui expliquait cet joie matinale, non c'était la façon dont il me regardait. Une contemplation douce. Comme me disant que je ne représentais pas une simple personne pour lui. Que j'étais quelqu'un. Ce n'était pas comme le soir de ma blessure où il avait enterré ce baiser que je lui avais volé. Tout était différent. J'étais allongé dans ses bras, ses doigts me caressaient doucement et toute la chaleur dans son regard m'envahissait.

- J'aime te regarder dormir, murmura Amine doucement.

Il arrivait toujours à me faire rougir avec de simples phrases, et ses mains baladeuses avaient aussi ce don pour éveiller mon corps tout entier.

- La première fois que je t'ai vraiment regardé dormir, c'était en pleine nuit. J'étais venu près du feu parce que je n'arrivais pas à me rendormir. Je t'observais. Tu as toujours des mimiques en dormant, comme si ton sommeil était perpétuellement agité, continua-t-il.

Je ne pouvais pas lui répondre, encore moins lui mentir. C'était la vérité. Toutes mes nuits étaient ponctuées de visions, et ce, depuis des années.

- Je me souviens de ce soir-là, souris-je. Je m'étais réveillé parce que j'avais fait un rêve. Quelqu'un chantait, et tu avais fredonné jusqu'à ce que je me rendorme.

- J'ai réussi à retrouver le sommeil juste après, me confia Amine.

Je me tus à nouveau, me collant davantage contre son torse. Je rapprochais mes lèvres vers son omoplate, que j'effleurais délicatement. Je l'entendis souffler tout doucement, avant qu'un gémissement me parvienne quand je reprenais à m'attaquer à son cou. J'avais compris la veille qu'Amine adorait ça.

- Et cette nuit Laszlo ? Tu rêvais toujours pour être autant agité ?

J'arrêtai tout ce que j'avais entrepris. Sa question me figea sur place. Je ne pouvais pas trop en vouloir à Amine, si par nature il était bien plus bavard que ce que le taciturne Laszlo était, je savais que c'était aussi en grande partie à cause de mes secrets. Amine voulait les savoir, je l'intriguais. Mais j'avais toujours eu peur de me dévoiler, parce que pendant longtemps, mon secret était d'être la bête noire de la société. Je pensais que me taire était l'unique façon de rester en vie. J'avais gardé cette habitude au fond, pensant encore que cela me protégerait comme avant.

- Je ne fais plus de rêves Amine.

Il comprit instantanément où je voulais en venir, même si je ne pouvais m'empêcher de faire planer une part de mystère. Cela avait toujours été ainsi, j'avais toujours dû ruser pour me fondre dans la masse.


- Pourquoi tu fais tant de cauchemars Laszlo ? Qu'est-ce que tu as vu d'aussi terrible dans ta vie pour que tout te hante chaque nuit ? devina Amine.

Alaska.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant