Chapitre 18

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Je me regardais dans le miroir.
Ma jupe bleu roi épousait parfaitement mes formes, échancrée à l'avant, décolletée en V à l'arrière. Mes cheveux blond, long et ondulés étaient détachés. Mon maquillage faisait ressortir mes yeux verts et mes lèvres. J'avais gagné 5 centimètres avec mes talons noirs. Plutôt pas mal, pensai je, amusée.
Je souriais.
J'étais prête pour ce fameux dîné.

J'arrivais à 20 heures, rejoignant Lucie, qui m'attendait.
Elle écarquillait les yeux.
" Ouah, quelle bombe " me lança t'elle, en m'embrassant le cou.
Je regrettais à ce moment d'avoir mis cette robe en pensant à Louise. A quoi je jouais ? Où cela allait me mener ?

Arrivées devant la porte, mes mains, quelque peu moites, tenaient une bouteille de vin rouge.
C'est Louise qui ouvrit la porte, sublime, dans une robe vert d'eau, lui allant parfaitement.
Elle nous accueilli chaleureusement, et je pus observer, une fois que Lucie ait passé la porte d'entrée, son regard se poser sur moi, ma robe, mon décolleté, jusqu'à mes yeux.
Elle me glissa, dans un murmure, ses yeux fixant les miens

" Eh bien Emma, pour quelqu'un qui ne voulait pas venir, tu t'es surpassée ! "

J'étais déstabilisée. Reprends toi Emma ou cette soirée va être un cauchemar.

Nous étions 5 autour de l'apéritif : Louise, Marc, son père Jean, Lucie et moi même. Les jumeaux étaient absents, en voyage scolaire.
L'apéritif donna le ton de la soirée, jovial. Jean était quelqu'un de très charmant, très drôle, Marc était toujours aussi affable et souriant, et ma Lucie, douce, curieuse, spontanée.
Louise était un peu plus en recul, ce qui ne lui ressemblait pas. Je pus sentir son regard sur moi à de nombreuses reprises, ce qui me ravie.

Nous passâmes à table, Jean présidait la table, j'avais Lucie à mes côtés, Louise en face de moi.
Situation complexe, des plus étranges à gérer.
J'avais à côté de moi la fille avec qui j'avais passé 5 ans de ma vie, que j'aimais et continuais à voir et qui ne s'imaginait pas une seconde que je puisse coucher avec ma cliente, la fille d'en face Louise.
Louise, la quarantaine passée, mariée, mère de deux enfants, mon amante, depuis presque deux mois.

Le plus étrange était de parler de relation de couples qui n'existait pas vraiment :

'' Quel est votre projet vous deux après que Louise quitte la mairie ? " lança Lucie.
Ou bien encore " Vous allez être tellement bien dans cette maison ! "

Alors qu'un final, ils n'y vivraient jamais ensemble. Chose que j'étais la seule à savoir.
Et il allait de même avec moi et Lucie :

" Comment allez vous organisez une fois Lucie au Canada " nous lança Marc.

Il fallait broder, inventer.

Malgré tout, la soirée se déroulant, l'alcool aidant, je devenais de plus en plus entreprenante.

Quand Marc me demanda : '' Louise adore les avancements des travaux ! Et après ma visite, je peux le dire, je suis un grand fan ! ''

J'ajoutai naïvement avec une pointe de malice :

" Merci ! Je sais que la pièce préférée de Louise est la salle de bain italienne, avec les jets et la lumière, même si cette lumière n'est pas toujours facile à trouver n'est ce pas ? " lançai je dans un sourire.

Quand Marc me demanda en riant ce qu'il s'était passé avec cette lumière, le sourire accroché aux lèvres de Louise avait disparu. Bien entendu, j'inventai une histoire, beaucoup plus soft.

Mais j'étais ravie de mon effet , même si je me sentais un peu garce de faire ça, qui plus est, devant Lucie. Mais je ne pouvais m'en empêcher.

Au dessert, alors que j'aidais à ramener les plats, Louise me saisit le bras, très fortement, pour m'emmener dans l'arrière cuisine.

" Tu joues à quoi Emma ? " Vociféra t'elle.

Nos visages étaient à quelques centimètres.

" Bah quoi ? C'est juste un dîné, on rigole ! "

Elle me fixait à présent.

" Tu vas leur dire qu'on couche ensemble à la fin du dessert, c'est le plan après tes petites insinuations ? "

" Détends toi Louise, Je n'ai rien dis. Et puis, c'est un repas entre amis, décoince toi un peu ! '' lui lançai je avant de quitter la pièce, lui caressant la cuisse dans un même temps.

Je l'avais littéralement scotché sur place. Elle était totalement déstabilisée à son tour, ne sachant comment réagir.
Au dessert, j'allais jusqu'à frotter mon pieds sur son mollet, la fixant. Elle me regardait à présent, énervée, troublée, gênée.

Je ne me reconnaissais pas . Comment je pouvais faire ça, là, maintenant, à coté de Lucie. Cela n'était pas moi !
J'étais légèrement ivre mais cela n'expliquait pas tout.

Nous quittâmes l'appartement autour de 1 heure. Lucie était ravie de sa soirée et n'avait rien remarqué du jeu trouble entre moi et Louise.
Une fois dans la rue, elle me dit :

" Tu vois, c'était top ! Finalement, elle n'est pas si désagréable cette Louise ! Tu viens chez moi ce soir ? "

" Je ne peux pas Lucie.. je dois absolument finir un dossier, je vais travailler une partie de la nuit ''

Elle fit la moue, puis un sourire.

" Très bien Bella, baccio ! "

Elle m'embrassa.

Je venais de recevoir un message de Louise qui me demandait de la rejoindre dans son bureau, à la Mairie.

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant