Chapitre 50

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" Et bien, quelle star cette Louise Duglery ! Emportée par la foule des journalistes ! "

C'était la voix de Mathilde derrière moi qui venait d'assister à la scène. Je haussai les épaules, l'air quelque peu déçu.

" On y va ? Je ne la recroiserai pas de toute façon, elle est trop occupée !"
" Tu rigoles j'espère ? Il y a le buffet qui nous attends ! Je suis venue pour te chaperonner MAIS surtout pour le buffet , ne l'oublie pas !" me lança t'elle avec un sourire taquin.

Avant d'avoir eu le temps de répondre, Mathilde m'avait déjà embarqué à l'assaut des petits fours et du champagne.

Les discussions s'enchainaient autour du buffet dans une grande effervescence. Nous nous retrouvions à parler avec de nombreuses connaissances de la ville.
Soudain, mon portable sonna. C'était un message, de Louise.
Je déglutis la fin de mon toast avec difficulté.

J'ai quelques minutes devant moi. Je suis au bureau des archives, 1er étage, 3eme bureau à gauche, je t'attends.

Je tendis mon portable à Mathilde.

" Et bien, assez directive Madame le Maire !" lança t'elle avec un clin d'œil, avant d'ajouter: " Vas-y ! Je t'attends, j'ai encore toute cette rangée de gâteaux à attaquer ! Allez ! "

Elle finit sa phrase par un grand signe de la main pour me faire partir.

Je pris la direction de ce fameux bureau où m'attendait Louise.
J'avais la gorge sèche, le cœur battant toujours plus fort. Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire. En venant ici, aujourd'hui, je ne m'attendais à rien, je ne pensais pas qu'elle me verrais, même si au fond, je l'espérais.
J'avais repoussé ce moment, par peur, par crainte, car au fond, j'étais toujours autant perdue.
J'avais vécu dans ma bulle durant deux mois, et j'avais du mal à en sortir. Je savais qu'a son contact, je retomberai dans ce tourbillon qui m'effrayait aujourd'hui.
J'étais devant cette porte à présent. Je pris une profonde inspiration, celle qui vous donne le courage nécessaire de passer le pas de porte..
Je l'ouvris, cette porte qui me séparait de Louise, doucement.
Elle se tenait là, devant moi, adossée à un vieux bureau défraichi. Elle était splendide, mon cœur battait à présent toujours plus fort.
Je refermai la porte, et observai la pièce dans laquelle je me trouvai. Le typique bureau des archives : vieux, sombre, sentant la poussière à plein nez.

" Et bien, je savais qu'il y avait des restrictions budgétaires, mais pas à ce pointn! Pas terrible ton nouveau bureau ! " lançai je d'un ton moqueur, brisant le silence.

L'humour comme arme contre ma nervosité qui ne cessait d'augmenter.
Elle souriait à présent, ce sourire qui me faisait chavirer.

"Je vois que mademoiselle à des goûts de luxe ! Que veux tu, j'ai laissé mon bureau au ministre pour une interview à un journal. Sachant que la plupart des bureaux sont occupés par son équipe ou des journalistes, il ne restait que cette splendide pièce pour être un peu tranquille ! "

Elle s'approcha se moi, réduisant à néant les quelques mètres qui nous séparaient.
Moi adossée contre la porte, elle était à présent tout près, ne lâchant pas mon regard. Je pouvais sentir les effluves de son parfum, ses yeux bleus me transperçaient, littéralement.
La tension était extrême, je peinais à contenir mon souffle, je ne savais comment débuter la conversation que nous devions avoir.
C'est elle qui se jeta à l'eau, croisant ses bras, mettant une certaine distance entre nous, même si nous étions toujours aussi proche physiquement.

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant