" Non, là, tu ne peux pas abattre ce mur ! "
Jules me regarda de manière circoncit devant la maquette qui se tenait devant nous.
" C’est un mur porteur ! " ajoutais-je.
Jules souffla bruyamment, s’affaissant de dépit sur le dossier de la chaise de la cuisine.
" Mais sans ça, la pièce principale est trop petite ! " bougonna t’il.
" Mais sans ça, l’étage du dessus s’écroule ! " ajoutais je, le taquinant.
Hugo qui se tenait devant nous tout en cuisinant, se mit à rire, se moquant ouvertement de son frère.
" Tu n’es pas prêt de faire ma baraque frérot ! "
" Ça va ! Retourne à tes fourneaux toi ! Pour nous faire un truc dégelasse encore ! " lança-t-il, vexé.
" C’est étrange, tu ne le trouvais pas si mauvais que cela, le tiramisu hier ! " renchérit Hugo.
Dans un même geste, Il lança un torchon au visage de son frère, qui lui renvoya sur le champ plus fortement.
" Oh les gars, vous n’avez plus 4 ans ! " tonnais je pour sonner la mi-temps.
Hugo haussa les épaules et retourna à ses occupations culinaires.
Me retournant vers Jules, j’essayais de l’aider dans la construction de sa maquette." Regarde, si tu prends cette pièce et que tu abats une partie de ce mur… "
" Laisse-le un peu réfléchir, comment veux-tu que l’élève dépasse le maître ? "
C’était la voix malicieuse de Louise qui venait de retentir. Elle sortait de la salle de bain, cheveux mouillés et venait d’entendre le fil de notre conversation tout en nous rejoignant. Elle arriva vers la cuisine, pencha son regard vers la maquette, tout en posant sa main sur mon épaule, remontant jusqu’à mon cou.
" Après Jules, ne fait pas écrouler cette si belle maison ! " ajouta t’elle.
" Non mais Maman ! Si tu commences à t’y mettre toi aussi ! " répliqua Jules sur un ton si désespéré qu’il déclencha un rire collectif dans la cuisine.
2 ans s’étaient écoulés depuis cette fameuse soirée.
Jules avait intégré une école d’architecture, il allait passer ses examens de fin de 2ème année. Je savais qu’il les obtiendrait sans aucun problème, il était très doué même s’il faisait quelques erreurs, par audace, tentant toujours de nouveaux projets.
Hugo avait intégré une célèbre Ecole de cuisine, après avoir passé un an à la Fac de Droit, plus pour faire plaisir à ses parents. Il avait détesté, comme je l’avais imaginé et j’avais réussi à convaincre Louise de le laisser exercer sa passion, la cuisine, qu’il faisait avec brio. Il avait rejoint Paris pour suivre cette formation, tandis que Jules était resté chez nous. Dans un premier temps, puisqu’il avait emménagé dans une colocation avec ses amis dans le centre-ville cette année. Hugo était venu passé le week-end à la maison, les garçons fêtant leur 19ème anniversaire entre amis cet après-midi ensoleillé de Mai.
J’étais devenu très proche d’eux, complice même. Jules avait petit à petit accepté la situation, même s’il avait eu du mal avec certaines remarques au Lycée et le fait que j’emménage chez lui assez rapidement l’avait quelque peu froissé. Mais nous avions réussi à tisser une vraie relation de confiance, le temps faisant. Il avait repris avec moi le piano qu’il avait abandonné depuis plusieurs années et il allait même faire son stage de deux mois cet été au sein de mon Étude.
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Madame la Maire
RomanceDeux femmes. Un désir. Un jeu. Une frénésie passionnelle. "Elle me fixait. Ce regard...J'avais chaud, plus que jamais. Je voulais sa peau au contact de la mienne. Un besoin physique. Dans un énième changement, je me pris les pieds dans le tapis. Lit...