J'étais littéralement en rage. J'avais passé cette semaine à ressasser cette scène, je me sentais humiliée. Comme jamais.
J'avais voulu l'appeler, lui écrire un message, pour déverser ma colère. Je n'avais rien fais.
J'avais attendu ce soir, celui du dernier débat.
J'étais déterminée, plus que jamais.
Elle avait était ignoble, alors je le serais, encore plus.
Oeil pour oeil, dents pour dents.J'avais ces messages de Louise. Des messages compromettants.
Tu es une garce Emma.
Ca va et toi petite allumeuse?
etc...Toutes ces petites phrases, qui aujourd'hui, pouvait être une arme. Je voulais l'utiliser.
J'avais parlé de ce premier message à Philippe, quelques jours avant le début du second débat. Je n'avais pas voulu expliquer le contexte, misant juste sur une mauvaise ambiance sur le chantier.
Je voulais déballer ce message à la prochaine réunion.
Philippe avait d'abord été réticent puis s'était laissé convaincre. C'était une vraie arme contre Louise. Montrer qu'elle pouvait perdre ses nerfs. Et voir comment elle réagirait devant cette annonce.
Il était le seul au courant de ces messages.
Le plan était d'attendre le meilleur moment, une question plus privé, pour prendre la parole, à partir de ce message : Tu es une garce Emma.Dans un premier temps. J'avais fait certifier et imprimer ce message.
Prête à attendre sa réaction, prête à dégainer.
Je n'avais plus aucune retenu, juste le goût de la vengeance à l'intérieur de moi. Je savais que c'étais bas, mais ce qu'elle avait fait était du même acabit.
Le jour J, je voulais la croiser avant, l'affronter. Le débat se déroulait dans la salle des fêtes. C'était l'ultime débat, deux semaines avant les élections.
Je voulais la croiser, avant ce débat. Je la cherchais dans les couloirs. Puis je la vis, à l'étage, non loin de son bureau, parlant avec un conseiller, seul. Je pouvais foncer.
Je m'approchai d'elle. Elle était totalement surprise de ma venue innoportune.." Je peux vous parler Madame Dugléry ? "
Je rentrais dans les codes, avec cette pointe d'ironie.
" Bien sure, venez dans mon bureau Mademoiselle" fit elle avec un sourire quelque peu coincé.
Une fois la porte fermé, elle se tourna vers moi:
" Qu'est ce que tu fout là Emma ? Tu n'as pas compris ? "
J'affichai toujours ce sourire sur mes lèvres.
" Si, tout à fait. J'ai tout compris la dernière fois. Je ne vais pas me laisser faire Louise, tu comprends. Toi qui est aussi forte, j'espère que tu assumeras tes petits messages un peu délicat envers ma personne ... "
Louise me fixait à présent d'un regard inquiet.
" Tu ne ferais pas ça ... "
Je voyais transparaître le doute dans ses yeux bleus à présent. Je ne voulais pas me démonter, même si j'étais tremblante.
J'enchaînai, la toisant du regard :" Tu avais raison : je suis une garce ! "
Je tournai les talons, ne lui laissant pas le temps de répondre.
Le débat débuta, dans une ambiance encore plus surchauffée que la dernière fois, les candidats s'écharpant toujours plus.
Lorsque je pris la parole une première fois, Louise ne renchérit pas, restant discrète.
Elle semblait m'observer, beaucoup plus que la dernière fois, comme inquiète.
Une question survint, sur le respect dans le débat politique et entre les groupes politiques.
Louise entama un discours, mettant en avant le fait que c'était une chose primordiale dans le bon fonctionnement d'une mairie.
Philippe me lança un coup de coude.C'était mon tour. De la contredire et la mettant devant ce fait : est il normal qu'un maire envoie un message d'insulte ? J'avais le fameux message entre les mains.
Je savais qu'elle n'expliquerait jamais le contexte, qu'elle ne serait que dire. Qu'elle serait prise au dépourvue.
Mon coeur battait à tout rompre. Je repensais à ce dernier débat, comment elle m'avait mis à côté de sa vie." Je peux répondre à cette belle tirade de Mme Duglery ? "
J'étais debout à présent, prête à me lancer.
Louise me regardait, paniquée
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Madame la Maire
RomanceDeux femmes. Un désir. Un jeu. Une frénésie passionnelle. "Elle me fixait. Ce regard...J'avais chaud, plus que jamais. Je voulais sa peau au contact de la mienne. Un besoin physique. Dans un énième changement, je me pris les pieds dans le tapis. Lit...