23h30, énième coup d'œil sur mon portable. Aucune réponse de sa part. Je lui avais pourtant envoyé un message il y a plus de trente minutes, mettant en avant le fait que je voulais la revoir, vite. Elle n'avait pas répondu, elle devait être furieuse après notre incartade. Attendait elle des excuses ?
" Cette journée était parfaite Louise, une organisation de maitre ! ". La voix du ministre me sortit des mes sombres pensées. Nous étions à présent au restaurant, autour d'une grande table regroupant nos deux équipes. Je n'avais pratiquement rien avalé.
J'essayai de garder la face, mais je ne pensais qu'à Emma et à notre rencontre qui était totalement partie en live. J'avais attendu ce moment depuis plusieurs semaines, et il était peu de dire que le résultat n'était pas à la hauteur de mes espérances." Merci Monsieur le Ministre, c'était une grande joie de vous recevoir dans notre ville ! " répondis je avec un sourire de façade.
" Vous savez Louise, on parle beaucoup de vous à Paris ! Vous gérez parfaitement cette ville depuis plusieurs années, vous êtes influente... Vous mériteriez un poste dans un ministère ! "
" Je vous remercie, mais je suis très heureuse ici. Et pas n'importe quel poste m'intéresserait, je ne suis pas prête à tout pour devenir ministre ! "
J'étais consciente que mon nom revenait dans les cercles politiques parisiens. Même si cela me flattait, je n'y prêtais guère d'attention, me concentrant sur mon travail municipal au sein duquel je m'investissais totalement.
" Vous êtes une ambitieuse Louise ! Et vous désirez les moyens de votre ambition, je comprends ! Allez, à la notre, et à notre avenir politique ! '' lança t'il en levant son verre dans ma direction.
J'étais retourner à mon bureau sur les coups de 1 heure. Je ne voulais pas rentrer, j'avais besoin de me retrouver seule, au calme, sur ce balcon qui m'offrait une vue splendide sur la grande place centrale. Un dernier coup d'œil sur mon portable : toujours aucune réponse. J'avais pourtant envoyé un second message, pour m'excuser, il y a moins d'une heure. Qu'attendait elle de plus ?
Oui, j'avais sur réagit. Je pensais qu'on se tomberait dans les bras l'une de l'autre, que tout serait réglé. La revoir, la toucher au début, dans ce bureau, cela avait été formidable. Mais la suite avait été compliqué, il fallait bien l'avouer.
Tout d'abord, j'avais été heurté par le fait de savoir qu'elle était de retour depuis 3 semaines: c'était comme un sentiment de rejet que j'avais ressentie au fond de moi.
Puis sa demande de discussion, ses hésitations ... même si je l'avais coupé dans ses explications, sans lui donner le temps de parler.Qu'est ce que je pouvait être impulsive ! J'avais repris au cour de notre courte discussion le ton sec et cassant que je savais si bien prendre. Mon égo avait pris un coup. Je ne voulais pas perdre la face, alors comme souvent, c'était mon moyen de protection.
Emma faisait ressortir en moi des sentiments longtemps oublié, comme la jalousie. Oui elle avait été honnête avec moi, ce n'était pas grand chose après tout. Et surtout, elle ne me devait rien.
Mais imaginer que d'autres personnes aient pu toucher ses lèvres ... mon cœur se serrait à la vision de cette image.1h30. Je saisis mon portable et composai son numéro, fébrilement.
La sonnerie retentit. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois.
Puis sa voix retentit. C'était sa messagerie.
Je raccrochai, un peu plus dépitée.
Visiblement, elle m'évitait.
Ses derniers mots résonnèrent dans ma tête : Tu as vraiment la capacité à tout gâcher.
En effet, il était possible que cette fois ci, tout soit réellement gâché.
Je n'arriverai pas à dormir cette nuit,Malgré la fatigue accumulée par cette journée éprouvante et la nuit dernière toute entièrement consacré à l'organisation de cette journée.
Il fallait absolument que je la vois, maintenant.Je pris une profonde inspiration, saisissant le maximum d'air frais et de courage sur ce balcon. Je saisis mon manteau et mes clefs.
Direction l'appartement d'Emma.
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Madame la Maire
RomanceDeux femmes. Un désir. Un jeu. Une frénésie passionnelle. "Elle me fixait. Ce regard...J'avais chaud, plus que jamais. Je voulais sa peau au contact de la mienne. Un besoin physique. Dans un énième changement, je me pris les pieds dans le tapis. Lit...