Chapitre 60

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Ce regard.

Aucune de nous ne fuit celui de l’autre, ne baissa les yeux, le temps étant comme suspendu.
Je n’écoutais plus un mot de la conversation de mes amis, et j’étais presque certaine qu’elle était dans le même cas que moi, là, à quelques mètres.

Une poignée de secondes plus tard, une éternité, quelque chose de très fort se produisit entre nous.

Dans un même élan, un sourire se dessina sur nos visages. Tout d’abord timide, il ne fit que devenir plus grand, plus vivant.
Je ne pourrais dire laquelle de nous l’exprima en premier.
Mais ce sourire, nos sourires respectifs, voulaient tout dire.
Aucun mot n’était nécessaire à cet instant précis.

Juste son sourire et le mien.

Comme pour se rassurer, se dire que bien sûr que non, rien n’était fini, que ce n’était que le début, que j’avais littéralement pété un plomb et que j’étais désolée, qu’elle avait eu peur mais qu’elle voulait avancer…

Ces sourires voulaient dire je t’aime, tout simplement.

Ce fut elle qui détourna le regard la première, attraper par le couple qui devait s’apercevoir que Louise n’était plus vraiment concernée par leur flux de paroles prononcées. Elle se tourna vers eux, leur sourit, un sourire qui n’avait rien de semblable à celui qu’elle venait de m’adresser.
Un sourire convenu. Elle dit quelques mots, puis rapidement, sembla s’excuser et se retourna vers moi.

Elle fendit alors la foule, seule, dans ma direction. Mon cœur battait plus que de raison, mes mains étaient moites à présent.
Louise fondait sur moi et je n’avais aucune idée de ce qu’il allait de passer.
Elle devait être à moins de 2 mètres à présent. Je savais toutefois que quelque chose allait changer. Qu’il y aurait un avant et un après.

Elle arriva alors vers nous, sous le regard complice et surpris de mes amis qui venaient de s’apercevoir de la scène.
Elle m’enlaça alors la taille de tout son bras.

" Surprise ! " lança-t-elle alors.

" J’imagine que vous êtes au courant maintenant… " ajouta t’elle avec malice.

La chaleur de son bras autour de ma taille. Son regard bleu pétillant. Je ne touchais plus terre à cet instant précis.

" Attendez ! Ne me dîtes pas que vous êtes ensemble ! "

La réponse de Mathilde entraîna un large rire collectif.
Je crois qu’aucun mot n’était encore sorti de ma bouche, j’étais toujours incrédule. A cet instant précis, je devais ressembler à une adolescente à son premier rendez-vous amoureux.

" Vous l’excuserez, elle est quelque peu timide ! " lança Louise sur le ton de la plaisanterie.

De nouveaux rires retentirent.

" Mais non, même pas vrai ! " grommelais-je.

Je saisis alors sa main posait sur ma hanche. Sa main contre la mienne, comme un lien qui ne pouvait se rompre.
Nous continuâmes la discussion sur la soirée, et le concert quelques instant avec mes amis et Louise, l'air de rien, comme si tout cela était logique et normal.
Parce qu'au final, cela l'était.

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant