Chapitre 29

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Mathilde avait été abasourdie lorsque qu je lui avais expliqué ce qu'il s'était passé ce fameux jeudi midi.
Bien entendu, je n'avais pas parlé de Louise. Je ne le pouvais pas pour le moment.
J'avais juste avoué avoir eu une aventure avec une fille, rencontrée au sport. Elle avait été choqué, mais plus encore par le fait que je ne lui ai rien dit avant.

" Mais elle s'appelle comment , pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?! "

" Euh ... Marie, elle s'appelle Marie. J'avais peur de te décevoir, avec mon attitude "

" Mais tu es folle, je suis ton amie Emma ! Et puis c'est pas comme si j'avais été une sainte avant Mathieu ! "

Je souris. En effet, elle avait du mal à se poser par le passé, enchaînant les relations et se mettant dans des situations inextricables dont j'avais du la sortir à de nombreuses reprises.
Elle ne comprenait pas pourquoi je ne me battais pas pour récupérer Lucie.
Je ne lui avait envoyé en effet qu'un message, m'excusant encore une fois. Je ne voulais pas la harceler.

" Tu sais Mathilde, peut être que notre histoire est vraiment terminée. Bien sûre, je l'aime toujours, mais tu sais, je suis comme soulagée de ne pas avoir signé ces papiers ... "

" Mais tu vas te foutre avec cette nana ? Tu as pas une photo à me montrer ? "

Et voilà qu'elle voulait une photo à présent.

" Non, non je ne pense vraiment pas me mettre avec ... "

" Pourquoi, puisque tu me décris ça comme une passion, que tu ne peux pas te passer d'elle ! "

" Elle est mariée, elle a deux enfants ! Même si elle va bientôt se séparer de son mari .. Mais elle a d'assez hautes responsabilités, je l'imagine mal faire son coming out vois tu ... C'est une sorte de nouvelle expérience pour elle j'imagine ! "
Mathilde soupira.

" Tu t'es mise dans un truc toi ! C'est quoi ses responsabilités ? "

Vite trouver quelque chose de cohérent.

" Commissaire de Police ! "

Cela m'était sorti comme ça. Je souris en mon fond intérieur, imaginant Louise en uniforme.

" C'est vrai que c'est pas les plus ouvert d'esprit ! Bon, je suis là Emma, d'accords, quoi que tu fasses, même les choses les plus ridicules ! "

Elle me serra fort dans ses bras.

Lucie m'avait envoyé un message quelque jour plus tard, me demandant laconiquement de reprendre mes affaires chez elle.
Je m'y rendis, le coeur lourd, dans une atmosphère des plus pesante et étouffante.
Elle était là, dans le salon, attendant que je prenne mes biens personnels. Un dernier regard sur cette salle de bain, dans cette chambre ou nous nous étions tant aimer.
Je n'essayai même pas de la récupérer, je savais que tout était fini. J'avais les larmes aux yeux.
Je me tournai vers elle, avant de partir.

" Je suis sincèrement désolée Lucie. Je te l'ai déjà dit, je sais. Mais je le suis sincèrement. "

Elle se leva, s'approchant de moi.

" Tu n'as même pas essayer de revenir vers moi cette semaine. C'est comme ça que j'ai compris que c'était vraiment terminé. "

Je baissai les yeux.

" On aurait pû être heureuse ensemble... " ajouta d'elle, d'une petite voix.

J'avais la bouche sèche à présent.

" Je le sais Lucie .. "

" Je pars finalement au Canada, j'ai réussie à réintégrer le programme. "

Mon coeur se serra encore plus fort.

" Je suis heureuse pour toi . Tu pars quand ? "

" Dans un mois, j'ai avancé mon départ. "

Un silence s'en suivit, que je brisai.

" Tu m'as rendu tellement heureuse, j'espère que tu arriveras à me pardonner .. "

" Aujourd'hui c'est difficile de te parler, de te regarder, alors imagine, te pardonner. Il me faut du temps Emma. " Elle s'interrompit, cherchant ses mots. " Mais je suis certaine que dans quelques temps, quand je penserais à toi, à ses 5 années, j'aurais le sourire aux lèvres, et le baume au coeur ... "

Je pleurais à présent, à chaudes larmes.
Elle me rejoignit, me lançant :

'' Avant que tu partes, je suis désolé pour la gifle, ça ne me ressemble tellement pas ! "

" Je ne l'avais pas voler en même temps .. ''

Elle souris.
J'ouvrir la porte, prête à sortir, la main tremblante. Je me retournai, une dernière fois,me précipitant dans ses bras.
Une dernière fois, sentir son odeur, sentir les bras de celle qui avait partagé plus de 5 ans de ma vie, de mes bonheurs, de mes tracas. Ma Lucie. Elle ne me rejeta pas, me serrant fort, les larmes coulant sur ses joues.

Une fois arrivée chez moi, je m'effondrai. Je venais de tourner une page de ma jeune vie amoureuse. Et je ne savais absolument pas ou j'allais.

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant