Chapitre 38

18.1K 818 30
                                    

J'étais scotchée sur place. Mathilde remarqua mon trouble.

" Ça va Emma ? "

J'essayai de me reprendre.

" Oui, oui ... Je dois aller sur un chantier là, à plus tard ! "

Je choisis ce prétexte pour fuir et surtout reprendre mes esprits, seule.
.
Je conduisais à présent, l'esprit chamboulé, retourné.
Comment avez t'elle pu me faire ça ? Sans me parler et en discuter avant!
Cela ne pouvait être vrai, peut être le journal avait fait une erreur. C'était une possibilité, dans l'emballement, un journaliste pouvait annoncer de fausses nouvelles. Je me rassurai avec cette idée, comme un ultime espoir auquel je m'accrochai. Louise m'en aurait parlé avant, ou elle m'aurait appeler la nuit dernière, pour m'avertir.
J'attendais son appel, me retenant de le faire, avec difficulté.
Sur la route,mon téléphone sonna. C'était Louise.
Je m'arrêtai sur le bas coté et je répondis, la gorge sèche.

" Oui ... "

" Emma, tu as lu le journal ? " me demanda t'elle précipitamment.

Mon coeur se serra.

" Oui ... Dis moi juste que c'est faux Louise ... "

Il y eut un silence à l'autre bout du fil. Ma main se crispa sur mon portable.

" C'est pas vrai n'est ce pas ? "

Je retins mon souffle.

" Si Emma, c'est vrai.. Je voulais t'en parler avant que ça sorte, je ne pensais pas que cela ferait la Une demain et ... "

J'étais à présent hors de moi.

" Putain ! Comment tu peux me faire ça ! "

" Emma, il faut qu'on parle d'accord ? Mais pas par téléphone. Viens chez moi dès que tu as fini le travail, je serais là ... "

Je ne répondis pas.

" S'il te plait Emma ... "

" Ok. "

Je raccrochai.

C'est peu dire que ma journée fut compliquée.
Se concentrer sur ce chantier avait été des plus difficiles.
J'étais meurtrie de ce que je considérais comme une trahison.
En me rendant chez Louise, j'essayai de reprendre mes esprits, de garder mon calme.
J'avais une proportion à m'enflammer assez rapidement. Il fallait que je garde mes nerfs solides, et écouter ce qu'elle avait à me dire.

Quand elle ouvrit la porte, elle me fit son plus beau sourire. Mais ses yeux trahissaient son appréhension. Je n'arrivai pas à lui rendre, j'étais froide, distante.
Elle me servit un verre de vin et nous nous installâmes dans le salon.
Louise était tendue, je pouvais le ressentir.

" A ta future campagne ! '' lançai je ironiquement en levant mon verre. Elle se tourna vers moi.

" Emma, je suis désolée, je n'ai pas pu faire autrement. Les circonstances, le contexte politique a fait que ... "

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant