Chapitre 23

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J'avais été à ces " foutus rendez vous ", durant ces deux dernières semaines, professionnelle jusqu'au bout des ongles.
A mon grand soulagement, Louise n'avait pas été aussi froide que je ne l'avais imaginé.
Peut être regrettait elle ses paroles très dures envers moi. Bien sûre, elle gardait une distance, mais elle ne s'était pas montrée cassante, comme elle savait si bien le faire dans certaines circonstances.
Il y avait eu beaucoup de travail sur le chantier : les derniers ajustements, le déménagement de certains nouveaux meubles, des tableaux et décorations de tout genre.

C'était la fin, le dernier jour sur le chantier. J'écoutai d'une oreille distraite Louise remercier l'ensemble des ouvriers, un verre de vin à la main. Le vin qu'elle avait amené en remerciement.

La maison était splendide, j'étais très fière du résultat, et il semblait que Louise aussi. Même s'il manquait encore des meubles, Louise n'ayant pas encore déménager de son appartement, l'ensemble était déjà magnifique.
J'étais heureuse que tout soit fini, cela avait été assez éprouvant pour moi. Le chantier avait été énorme, ce à quoi il fallait ajouter ma relation avec Louise, ma cliente.
Jouer ce jeu avec Louise durant plusieurs mois, garder mes distances au final ... Je m'étais perdue.
Je fumais une cigarette à l'extérieur, profitant de la vue. Louise me rejoignit.

" Je t'en pique une Emma ! "

Je lui tendai le paquet. Elle se saisit d'une cigarette, l'alluma.

" Alors, beau résultat ? " lançai je.

" Pas mal, pas mal ... " répondit elle d'un ton laconique.

Voyant ma moue, elle se mit à rire.

" Ça va Emma ! Je n'ai pas ramener ces bouteilles de vins hors de prix pour rien ! C'est magnifique, j'adore, je ne pouvais espérer mieux ! Tu attends d'immenses remerciements de ma part ? " dit elle avec un grand sourire.

" Pas particulièrement, je sais que ce n'est pas l'habitude de la maison ! "

Elle me répondit très sérieusement.

" Tu as une drôle vision de ma personne Emma. Je te remercie du travail que tu as fait, qui a été énorme, je le sais. Je suis quelqu'un d'exigeant, et tu as su répondre à tout ce que je souhaitais et ... "

Elle s'interrompit. Avait elle saisi le sens plus qu’ambiguë de sa phrase?
Un sourire aux lèvres, j'enchainai.

" Merci du compliment, que je prends avec plaisir. Tu déménages quand ? "

" C'est compliqué, dans un mois j'imagine, le temps d'organiser tout ça . "

" Avec Marc ? "

Elle releva la tête.

" On garde notre ancien appartement pour notre séparation dans quelques mois. Mais oui, il sera là au départ, plus ou moins. "

Un silence s'installa. Je l'observais, du coin de l’œil, fumant sa cigarette. Mes yeux se posèrent sur ses lèvres, si bien dessinées, que j'avais envie, à ce moment précis, d'embrasser.

" Et toi ? "

Sa voix me sortie de mes pensées.

Madame la MaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant